Ancien Responsable Matière Liliputienne Posted November 21, 2019 Ancien Responsable Matière Posted November 21, 2019 @lénouillette tu viens aider à la lutte contre la novembrose et nous conter ton stage un p'tit coup ? Quote
Ancien Responsable Matière ValentineMartel Posted December 14, 2019 Ancien Responsable Matière Posted December 14, 2019 Salut à tous ! En ce début de révisions je viens vous raconter mon stage infirmier qui a été pour moi la confirmation que médecine c'est mon rêve et que tous mes sacrifices durant mes deux ans de PACES n'avait pas été vains. Du coup comme tout le monde l'a dit, le stage infirmier se déroule sur 3 semaines : 1 semaine et demi dans un service et 1 semaine et demi dans un autre. J'ai été affecté en chirurgie orthopédique pour mon premier stage et en cardiologie pour mon second stage. Très stressée de nature, j'étais bien sûre morte de trouille. Je me souviens que j'avais lu absolument tous les témoignages sur le forum, j'avais contacté des P2 pour savoir comment ça se passait exactement etc. Le souci c'est qu'il est impossible de prévoir comment va se passer un stage : c'est une aventure humaine avant tout, les patients ne sont pas les mêmes, le personnel soignant tourne également, et chaque service à ses "unités" donc même si on nous dit "cardiologie" au fond ça veut pas dire grand chose. Chirurgie orthopédique On était 4 dans mon stage, et ça me rassurait un peu. En plus j'étais avec une copine à moi (coucou @Maïna), donc je me disais que ça allait bien se passer, que je n'étais pas seule. Arrivées au stage, on se présente et clairement vu la tête des infirmières, personne ne nous attendait. A part la cadre, personne n'avait été prévenu de notre présence pendant 1 semaine et demi. La cadre nous a dispachés dans les différentes unités (moi j'étais en soins continus), donc je me retrouvais seule. Je vous laisse imaginer à quel point je trainais des pieds en me rendant dans l'unité tellement je voulais fuir à ce moment là. J'ai fini par arriver, je me suis présentée pour la 4e fois de la journée. Bien entendu, on ne m'attendait pas non plus. A ce moment-là je crois que j'avais les larmes aux yeux. Une infirmière m'a prise sous son aile et m'a demandée si j'avais déjà fait des stages et si je savais faire quelques trucs. Well, non. C'est là qu'on se rend compte à quel point on peut avoir toutes les connaissances théoriques du monde, quand on débarque dans un vrai service avec des vrais patients, des vrais gens, même prendre la tension ça nous parait être un truc de ouf. Elle m'a dit "alors tu vas apprendre". Là c'est le passage un peu plus violent mais personnellement je le trouve motivant. La première leçon que j'ai reçu en stage c'est : si vous vous bougez pas, personne viendra vous chercher. En stage, vous êtes personne. Le service n'a pas besoin de vous pour tourner. Que vous soyez là ou pas ça change rien. C'est exactement la même chose en PACES. Personne ne va réussir à votre place, il faut se battre et s'en donner les moyens. Personne ne va vous prendre la main. C'est vous et vous même le principal acteur de votre réussite. En stage, si vous faites la plante verte, vous serez une plante verte et vous allez fortement tenir les murs (même les murs ils ont pas besoin d'être tenus cependant ...). Du coup, j'ai profité de chaque occasion pour apprendre et croyez moi : ce que vous voyez en stage vous ne l'oubliez jamais. Et le contact humain vous ne l'oubliez jamais non plus. Je peux encore citer le nom de chaque infirmière et de chaque patient à qui j'ai eu affaire. J'ai commencé par faire des choses simples : relever les constantes, prendre la température, l'état de conscience avec l'échelle de Glasgow... Puis on m'a donné des choses un peu plus compliquées comme la préparation d'un antibiotique depuis le mélange jusqu'à la pose de la perfusion. A la fin de la journée j'étais é-cla-tée. Je faisais plus de 10km par jour en restant 5h dans un service (hésitez pas à investir dans des chaussures de qualité d'ailleurs). Mais ce qui m'a le plus plu, c'est le contact avec les patients. Aller dans la chambre des patients pour leur parler, pour répondre à leurs questions ou à leur demande, pour les rassurer sur ce qui allait leur arriver, c'est ça que j'ai préféré. J'ai rencontré des patients adorables, des patients très drôles malgré ce qu'il leur arrivait (Chir ortho c'est souvent des accidents de la route, du moins en soins continus), des patients qui écoutait rien à ce qu'on leur disait, ... C'est là que je me suis dit "Putain la PACES ça en valait la peine." Cardiologie Nouveau stage, nouvelle équipe, nouveaux patients, nouvelles pathologies. Retour aux connaissances presque nulles. Cette fois-ci c'était le matin donc je me disais que j'allais pouvoir faire un peu plus de choses. Je suis tombée sur la meilleure infirmière du monde, et j'espère qu'un jour je la recroiserai en temps que médecin pour la remercier de tout ce qu'elle m'a appris, même si je l'ai déjà fait à plusieurs reprises. Au début je la suivais partout et j'apprenais. Comment elle prenait les constances (à Rangueil et à Purpan c'est un peu différent), comment elle faisait les ECG, comment elle posait les télémétries, comment elle retirait les cathéters etc ... Et au 3e jour, elle m'a dit "Va dans la chambre de tel patient, il a besoin d'un ECG et de la prise de toutes ses constantes". Moi : "Mais ... toute seule ?" "Bah oui, tu sais faire non ?". Grosse goutte de sueur sur mon front . J'ai pris la feuille du patient sous un bras, l'appareil à constantes dans une main, l'appareil à ECG dans l'autre et je me suis dirigée vers la chambre du patient. Toute seule. J'me souviens que je suis vraiment rentrée avec une confiance proche de 0% mais quand j'ai dit "Bonjour M. X, je m'appelle Valentine, je suis étudiante en médecine et je viens prendre vos constantes ce matin", le patient m'a souri et tout mon stress s'est envolé. Je savais le faire et j'allais réussir à le faire. Guess what, ça s'est super bien passé, j'ai discuté avec le patient, et je suis sortie rayonnante de joie. Après ça, l'infirmière m'a vraiment accordé sa confiance et elle me laissait faire beaucoup de choses complètement seule. J'ai du apprendre à être attentive également et à réagir dans l'urgence. Une chose à ne pas oublier, vous pouvez apprendre des patients. Un patient qui a une maladie chronique la connait mieux que vous (d'autant plus en P2). Je suis passée devant la chambre d'une patiente diabétique qui faisait une crise d'hypoglycémie. Elle était vraiment super mal, j'avais pas le temps d'aller chercher quelqu'un, et tout le monde était occupé. Je lui ai demandé comment je pouvais l'aider. Pour un patient non diabétique, je serai allée chercher un truc sucré mais là est-ce que j'étais sûre que j'avais le droit de faire ça ? Non. C'est la patiente qui m'a guidée pour que je lui trouve ce dont elle avait besoin (et après ça allait mieux ). C'est aussi une patiente qui m'a appris à utiliser un stylo injecteur d'insuline. Lors de mon dernier jour de stage, je devais retirer un cathéter à un patient (donc toujours seule parce que c'était la 15e fois que je le faisais). J'étais confiante, j'ai pris tout le matos nécessaire, et hop je suis partie retirer le cath. Sauf que le patient a fait une hémorragie parce que les anti-coagulants faisaient encore trop effet, j'avais jamais vu autant de sang de ma vie j'en avais PARTOUT. A ce moment là j'étais plus stressée que le patient parce que la compression n'arrêtait pas le flux et que mes compresses étaient archi imbibées. Heureusement qu'une infirmière est passée par là et m'a ramenée un pansement compressif. Tout est bien qui finit bien (la peur de ma vie ptn). J'ai aussi eu la chance d'aller au bloc où j'ai vu des poses de stents, des coronarographies. J'ai aussi "vu" un arrêt cardiaque mais j'ai encore un peu de mal à en parler. Pour résumer, la PACES en vaut la peine. Battez-vous contre ce concours, vous êtes capables de réussir. Et imaginez tout ce que vous allez vivre ensuite. La médecine c'est un milieu incroyable, tant au niveau des connaissances qu'au niveau humain. A la sortie du stage, j'avais l'impression d'avoir pris 10 ans de maturité tellement j'ai vécu de choses. Force et Honneur. Cicatrix 1 Quote
Pihounette Posted December 15, 2019 Posted December 15, 2019 Merci beaucoup @ValentineMartel pour ton super témoignage ! Cela donne vraiment envie de redoubler d'efforts pour y arriver Quote
Ancien Responsable Matière ISB Posted December 21, 2019 Ancien Responsable Matière Posted December 21, 2019 Mes chers PACES intéressés par les looongs témoignages, bonsoir ! J'espère que vos révisions se passent bien, que c'est pas trop dur et que vous tenez physiquement et moralement ! Si jamais vous êtes un peu tristouné et en perte d'énergie/motivation, je vais essayer de vous redonner de l'élan à travers cette deuxième partie de mon témoignage sur mes stages infirmiers de début P2 médecine ! Pour ceux qui n'ont pas l'habitude de mes témoignages (de stage ou sur mes PACES), sachez qu'ils sont très, très, très long, celui-ci ne sera certainement pas une exception haha mais vous pouvez le lire en plusieurs fois si vous le voulez ! Sans plus attendre, allons-y ! Lors de ce second témoignage, comme promis la dernière fois, je vais vous raconter ma deuxième moité de stage, en anesthésie réanimation mais également en bloc de chirurgie vasculaire, plastique et cardiaque. EPISODE 2 : Précédemment... : J'ai fais mon premier stage infirmier dans le service de "maladies infectieuses et tropicales" au CHU Purpan. Durant celui-ci, j'ai fais mes premiers pas dans le monde hospitalier avec ma première blouse de "futur soignant". J'y ai rencontré pour la première fois des patients, mais j'ai également pu découvrir le vécu dans une équipe soignante d'un service hospitalier. Si vous voulez en savoir plus sur ce stage, je l'ai raconté dans un précédent message sur ce même sujet Anesthésie-Réanimation, CHU Rangueil : Pour ce deuxième stage, je partais avec plein d'à priori sur ce service de réanimation. Je m'attendais à voir des patients dans un état gravissime, à voir des soignants très stressés et anxieux vis-à-vis de la complexité des malades auxquelles ils avaient à faire mais surtout, je m'attendais à côtoyer la mort. Pour mon premier jour, je rejoins mes 2 fidèles co-stagiaires avant de me rendre dans le service. Grâce à l'expérience de mon premier stage, je savais maintenant globalement comment un service fonctionne. En général, un service est divisé en plusieurs secteurs, et des soignants de chaque métier se voient affectés l'un d'entre eux. C'est à dire que pour un secteur donné, on aura des aides-soignants, des infirmiers, des internes, des médecins ainsi que d'autres acteurs tels que les para-médicaux mais qui eux en général sont affectés au service en entier. Cette fois-ci, on est du matin, j'arrive donc dans les coups de 8 heures dans le service avec mes collègues. On se présente, comme d'hab, et on se voit affecté chacun à un infirmier. Ma première impression en voyant le service, c'est que c'était vraiment grand et hyper high-tech ! Il y avait plein plein de patients, des écrans partout, que ce soit dans la chambres des patients, dans les couloirs, et même dans la salle de repos, qui affichaient les constantes des patients et qui faisaient du bruit +++ quand il y avait un soucis (genre dès que le pression artérielle ou le rythme cardiaque diminuaient ou augmentaient, ça bipait pour attirer l'attention des soignants). Pour ces deux premiers jours, je me vois affecté à une infirmière absolument génial ! J'ai vraiment eu de la chance de tomber sur elle, elle m'expliquait tout tout tout, elle prenait énormément de temps pour moi, elle m'a laissé faire plusieurs actes, et me faisait du café (ça j'ai particulièrement apprécié). J'ai commencé ce second stage de la même manière que le premier, par une toilette. Il s'agissait d'une patiente dans un coma artificielle (beaucoup de patients en réanimation sont sédatés dans l'objectif de faciliter leur convalescence), elle avait de lourds antécédents, plusieurs chirurgie sur plusieurs organes. Par conséquent, plusieurs fonctions normalement assumées par son propre corps l'étaient par des machines et des médicaments, elle avait une machine pour l'aider à respirer (elle était intubée), une sonde urinaire. Elle avait des perfs de plusieurs médicaments, des antibiotiques, de la noradrénaline pour maintenir un pression artérielle correcte afin de permettre la perfusion de ses organes (le produit qu'on lui injecté pour la mettre dans le coma a comme propriété d'être hypotenseur, d'où l'intérêt de la noradrénaline). A première vu, voir quelqu'un dans un état aussi grave fait quelque chose, cette dame était si vulnérable et si dépendante des soignants. Je trouve que ça rend le métier très valorisant, d'aider des gens qui ne s'en rendent pas compte car sédatés, mais pour autant faire de son mieux et faire comme s'ils étaient éveillés. En effet, ma fabuleuse infirmière parlait à la patiente, lui disait tout ce qu'elle lui faisait avant de la toucher, malgré qu'elle soit dans le coma. Elle la prévenait avant de lui faire la toilette, avant de lui change les tuyaux qui l'aidaient à respirer etc. Elle essayait de voir si son état de conscience avait évolué. Je trouvais ça très touchant si bien que je lui ai demandé par la suite pourquoi elle parlait aux patients sédatés. Elle m'a répondu qu'elle a appris, d'expérience et à travers la lecture d'un livre, que les patients dans le coma percevaient des choses du monde extérieur. C'est comme une sorte de rêve mêlant imaginaire et réel. Elle avait eu aussi une collègue, infirmière, qui s'est occupée d'un patient dans le coma durant plusieurs mois. Elle était si attentionnée dans ses soins que lorsque le patient s'est réveillé, étant donné qu'il percevait le milieu extérieur durant son coma, il s'est senti lié à elle. Désormais, cette infirmière et ce patient sont liés par le mariage. La particularité de la réa, c'est que chaque infirmière est affectée à 2 voir 3 patients max, alors que dans les services c'est le double voir le triple. Ce qui est normal puisque juste faire la toilette et prendre les constantes d'une patiente prenait beaucoup de temps. Parmi les gestes que m'a laissé faire l'infirmière, il y a eu de remplacer l'espèce de tuyau qui lié le tube de l'intubation à la machine qui la faisait respirer. C'est à dire que dans le court instant où j'allais retiré le "tuyau", la patiente ne pourrait pas respirer. Il fallait donc faire vite pour mettre le nouveau. Mais ce geste a eu une symbolique particulière, il me faisait réalisé que n'importe quelle acte que j'allais faire avec ces patients ont des impacts directs sur leurs états de santé et leurs vies. J'ai également, pour la première fois, mis des gants stériles, afin de changer de nettoyer la zone autour de son cathéter centrale (c'est un cathéter veineux envoyant les médicaments directement dans la veine subclavière). Il fallait être méticuleux, ce genre de cathéter sont fragiles et le faire sortir serait une catastrophe. Un cathéter central ne se met pas aisément, c'est par ailleurs un geste réservé aux médecins anesthésites-réanimateurs, contrairement aux cathéters classiques posés par les infirmières. Ce procédé de mettre des gants stériles m'a fait kiffé bien que ça puisse paraître banal, déjà faut savoir qu'il y a des règles particulières à prendre en compte en enfilant ce genre de gants afin que la partie du gant qui sera en contact avec le patient reste stérile. J'ai aimé faire cette acte, de part la technique, les précautions et l'enjeux qu'il impliquait. Les jours suivants, j'étais avec d'autres infirmiers avec qui j'ai fais moins de chose en terme d'acte (chaque infirmier a 2 patients en général et ils nécessitent pas tous autant d'actes les uns que les autres) mais j'ai quand même pu apprendre et vivre des choses marquantes. Les internes du services étaient cools, ils me prenaient sous leurs ailes dès qu'ils le pouvaient. Ils m'ont montré comment ils faisaient des échographies du coeur et m'expliquaient les différentes structures qu'ils identifiaient bien que pour ma part je ne distinguais pas grand chose de part mon manque d'expérience haha. L'un d'entre eux m'a laissé ausculté avec un stéthoscope le poumon d'un patient, c'était la première fois que je le faisais mais lui ne savait pas, je posais le stéthoscope un peu feeling sur le thorax du patient puis il m'a posé la question "alors, c'est symétrique" ? Bon je lui ai dis après que j'étais un noob hein bien-sûr et il m'a expliqué quelques trucs après . La chose la plus marquante que j'ai pu faire en réa, ça a été d'accompagner un patient au scanner. Ca peut paraître banal, mais pas quand c'est un patient avec un énorme anévrisme aortique qui menace de se rompre à tout moment. Avec un interne et deux brancardiers, on escorte ce patient, à qui on avait arrêter d'injecter des sédatifs et qui était donc, petit à petit, en train de se réveiller. Il était intubé, et l'un des gros risques, c'était qu'il s'extube durant le trajet. En effet, si il enlevait le tuyaux qui lui permettait de respirer, ben il allait arrêter de respirer... Et bonne chance pour le ré-intuber dans un couloir au sous sol de l'hôpital quand t'es interne avec un schlag en P2... L'interne était donc hyper stressé sur tout le trajet, mais il prenait tout de même le temps de m'expliquer les risques auxquelles il devait faire attention, c'était comme si ça le faisait réviser et se préparer au pire. Le moment critique, ça a été quand on est arrivé dans la salle du scanner. Il faut savoir que la pression artérielle chez les patients en réa est mesurée via un cathéter artériel, or, celui du patient ne transmettait plus de signal, on ne savait donc pas comment était la pression artérielle du passion. Chose embêtante quand on est sensé adapter les doses de noradrénaline en fonction de la pression. Il a donc fallu trouver un brassard classique pour prendre la pression à l'ancienne dans le sous sol de l'hôpital... Et croyez moi qu'on a galéré et perdu pas mal de temps. En effet, le patient qui n'était plus sédaté commençait à se réveiller tout doucement et à bouger, chose très dangereuse puisqu'il ne fallait absolument pas qu'il s'extube. Je vous laisse imaginer la pression de l'interne... Après 30 minutes, on a pu refaire fonctionner le cathéter artérielle et l'interne a ré injecter un peu de sédatif pour que le patient ne bouge pas pendant le scanner. Tout s'est finalement bien terminé, ouf. Patients marquants : Ce monsieur, intubé via une trachéotomie, qui ne pouvait pas parler et que l'on comprenait seulement en lisant sur ses lèvres (il ne pouvait pas parler avec la trachéo). Il était conscient mais très dépendant des machines. Un jour, il a dit "je veux mourir". Chose très triste évidemment, certains patients sont dans états si graves depuis si longtemps qu'ils perdent espoirs, et en tant que futur soignant, on se doit non seulement de les aider via les gestes techniques et l'administration de médicaments, mais aussi en étant positif, encourageant et leur redonnant espoir. J'ai eu un lien particulier avec ce patient, le fait de le voir dans un état physique et psychologique si inconfortable me motivait à être le plus agréable et attentionné avec lui que possible. Quand je faisais les gestes avec l'infirmière et l'aide soignante, je trouvais important de lui montrer qu'on y croyait à son rétablissement, bien que le chemin était long. Un jour, il m'a fait un sourire après que je me sois occupé de lui, ce sourire est encore gravé dans ma tête. Une vieille dame hyper adorable, très souriante, ça faisait bizarre d'avoir quelqu'un comme ça dans un service de réanimation mais c'était plaisant à voir. Ce patient qui devait sortir et à qui je devais enlever un cathéter artérielle. En le faisant, on a pas mal discuté, il me parlait de sa vie, me montrer les photos de sa famille affichées dans sa chambre. J'écoutais mais j'étais très concentré sur mon geste, il fallait pas que le sang gicle en enlevant le cathéter de l'artère, puis en nettoyant la zone il y avait des caillots de sang et des pansements à enlever chose qui pouvait être douloureuse pour le patient, je voulais vraiment lui faire le moins mal que possible, chose qui m'a fait paraître mal à l'aise vis-à-vis du patient. Mais j'ai fais de mon mieux, et une fois que j'ai terminé, il m'a regardé et m'a remercier avec un regard reconnaissant. Alors même si en soi le geste en lui même ne représentait pas grand chose, ce "merci" du patient m'a fait me dire que ces deux ans de PACES en valaient la peine, rien que pour "ça" parce que oui, on fait ces études pour aider des patients, et là, quand on a enfin la possibilité de le faire, c'est vraiment gratifiant et ça donne envie de faire plus. Un peu moins agréable, un jour, en arrivant dans le service, je tombe sur la chambre d'un patient décédé. Je m'y attendais, il fallait que ça arrive, ce ne sera pas le dernier patient décédé que je verrai, il faut donc apprendre à faire avec. Ça fait partie du cycle de la vie. Chirurgie Vasculaire : Après avoir un peu fait le tour de ce que je pouvais faire dans le service de réanimation, je voulais profiter pleinement de ce stage en allant voir ailleurs. J'étais particulièrement intéressé par la chirurgie, je voulais à tout pris voir une opération. Et franchement, n'hésitez pas à en parler au personnel, en général ils essaieront de vous aider. Mon cadre de santé était hyper cool par rapport à ça. Pour la chirurgie vasculaire c'est un pote P2 (#Téo) qui a demandé à l'interne si je pouvais venir voir une opération, elle a gentillement accepté. C'était donc la première fois que j'allais entre dans un bloc opératoire. J'ai donc du mettre la tenue bleue de bloc, et, accompagné de l'ami avec qui j'ai bossé mes deux ans de PACES, je suis rentré dans le bloc. C'était une sorte de rêve qui devenait réalité. L'opération consisté en un pontage de l'artère fémorale superficielle. Celle ci était bouchée et pour permettre la vascularisation des tissus, les chirurgiens ont pris une veine saphène afin de réaliser un pontage de l'artère fémorale superficielle. C'était assez impressionnant, je voyais ces fameux chirurgiens avec leurs masques et tenues stériles en train de réaliser des chirurgies complexes que je regardais avant dans des reportages en espérant voir ça un jour en vrai. Et là, j'y étais. J'étais impressionné, émerveillé, reconnaissant d'être là. L'interne était géniale, vraiment, elle nous expliquait en détail l'opération et c'était super agréable de pouvoir comprendre ce qu'il se faisait. J'ai également pu voir une opération sur la carotide où il fallait déboucher l'artère. On la voyait battre de nos propres yeux, c'était incroyable. Pour une autre opération, j'ai pu être dans le bloc avant le début de l'opération, le patient venait à peine d'être endormi. Là, l'anesthésiste nous regarde et nous demander "qui êtes-vous ?" on répond, gênés, qu'on est en deuxième année de médecine. Et d'un coup, la médecin nous prend sous son aile et nous explique plein de chose sur l'anesthésie, elle nous laisse appuyer sur le ballonnet qui permet de ventiler le patient, elle nous fait tenir le masque du patient, elle nous fait ausculter pour vérifier que les deux poumons étaient bien ventilés, puis, elle me laisse essayer de poser un cathéter, c'était la première fois, eeeeettt je l'ai loupé Mais je la remercie de nous avoir appris tant de choses en si peu de temps ! Chirurgie Plastique : Cette fois, j'étais avec ma co-stagiaire de réanimation, c'était notre cadre de santé de réa qui nous a "escorté" jusqu'aux blocs pour être sûr qu'on puisse voir une opération. On a pu discuté avec le cadre de santé de l'étage des blocs, qui nous a offert le café et a discuté avec nous, j'ai passé un super moment avec eux, ils étaient supers avenants et rigolaient avec nous, ils étaient bons délires. A la fin de la discussion, ils nous ont dit "quand vous monterez en gallons à l'hôpital, n'oubliez pas par où vous êtes passez quand vous aurez à faire à de jeunes étudiants comme vous", cette phrase restera dans un coin de ma tête à jamais je l'espère. On a vu deux opérations cette fois, la première était la reconstruction d'un pied qui avait pris cher dans un accident. La seconde consistait à enlever de le peau du ventre d'une patiente qui en avait trop suite à une grossesse. Ici, j'ai particulièrement été surpris par l'agilité du chirurgiens, il était hyper rapide dans ses sutures, incroyable, ça donnait l'impression d'être si simple alors que c'est si complexe. Chirurgie Cardiaque : Le meilleur pour la fin. L'une des nombreuses choses qui m'ont fait venir en médecine, c'est la chirurgie cardiaque. J'ai toujours été impressionné par cette discipline. Opérer un cœur, cette organe qui a tant de symbolique m'a toujours semblé fou. Et bien là, je me suis retrouvé dans un bloc où l'interne et le chirurgien réalisaient un quadruple pontage coronarien. IIs ont utilisés une veine saphène et une veine thoracique pour le faire. Pour pouvoir accéder au coeur, ils sont du couper en deux le sternum, l'écarter, inciser le péricarde afin d'exposer le coeur. Pour pouvoir faire le pontage, ils ont dû arrêté le coeur. Ca a été le moment le plus marquant de mes 3 semaines de stages. Voir un coeur, déjà, c'est ouf, alors voir un coeur s'arrêter ça l'est davantage. Alors bien-sûr, il y avait une machine qui remplaçait les fonctions du coeur et des poumons, on appelle ça la circulation extra corporelle (CEC). Je voyais donc le chirurgien et l'interne faire des incisions sur le coeur. D'ailleurs, pour faire la CEC, il a fallu à un moment inciser l'Aorte, et quand on sait l'importance de ce vaisseau je me dis qu'il en faut des cojones pour l'inciser... Enfin, une fois la chirurgie terminée, il a fallu relancer le coeur, et voir le coeur repartir m'a presque mis les larmes aux yeux... J'avais tant regardé de reportages sur cette chirurgie cardiaque, j'avais regardé plein de vidéo sur youtubes d'opérations de ce type quand j'étais au lycée et en PACES pour me motiver, et là, voir toutes ces choses en vrai étaient un aboutissement. Je vais donc terminer ce témoignage (qui m'aura pris plus de deux heures à écrire haha) en vous disant de tout donner pour ces révisions, on vous le dit souvent mais c'est parce qu'on oublie particulièrement vite, notamment dans cette période compliquée, pourquoi on fait tous ces sacrifices et ces efforts. Et bien vous le faîtes pour accéder à un métier passionnant, où certes la charge de travail est importante mais où également la gratification l'est. Si jamais vous voulez parler avec moi, pour quelconques questions ou parce que vous vous sentez pas bien, démotivés, dans le doute, n'hésitez pas à m'envoyer un message, je serai toujours là pour vous ! Je vous souhaite bon courage pour le suite de vos révisions et de l'année ! ISB. dzinthesky, PseudoNonConforme, Cicatrix and 4 others 6 1 Quote
Ancien Responsable Matière PierrickSenior Posted December 21, 2019 Ancien Responsable Matière Posted December 21, 2019 Merci bien pour ce témoignage particulièrement intéressant @ISB. C'est un joli aboutissement pour toi et un super texte pour nous. Bonne continuations. Quote
Ancien Responsable Matière Pims Posted January 6, 2020 Ancien Responsable Matière Posted January 6, 2020 Salut à tous ! Je me dis qu'en cette veille de concours ce serai un bon moment pour moi d'à mon tour témoigner de mon stage d'infirmier de p2 médecine effectué en aout 2019, j'espère que vous trouverez dans mon témoignage de quoi vous motiver . Il y a TELLEMENT de chose à dire je na sais pas par quoi commencer… AH si, tout commence quand on découvre durant l'été dans quels services nous sommes affectés pour réaliser notre stage ! C'est un moment plein d'excitation ou on réalise que, ca y est, on va découvrir autre chose, on rentre dans le vif du sujet, on découvre les soins, le milieu hospitalier, la pratique de la médecine…..bref même si durant ce stage on pratique très peu, on fait bcp d'observation, et on découvre la réalité de notre rêve ! Unité post-urgences gériatrique à Purpan J'étais comme bcp d'autres de mes camarades perdu , il m'a fallu du temps pour trouver ma blouse me suis même complètement perdu dans l'hôpital …. Après cette première aventure, il fallait se présenter aux soignants du service ! Opération absolument indispensable mais difficile quand tu es quelqu'un de plutôt timide pour ne pas dire carrément timide, d'autant que ma co-stagiaire était en retard. J'étais donc seul….J'arrive dans le poste de soin me présente timidement, mais prend rapidement confiance en moi quand je comprend que l'équipe soignante est adorable !!! On me présenta le service, m'expliquant que les patients s'y trouvant sont des personnes âgés venant des urgences et souffrant de pathologies aigues ( fracture de hanche, AVC, infections pulmonaires…), on m'expliqua aussi que la plupart d'entre eux sont non autonomes ( souffrants de démence par exemple ), et il y avait également plusieurs patients en fin de vie. Je venais donc chaque jour vers 13h30 assister à la transmission ( en gros c'est le relais entre les équipes du matin et de l'aprem qui en profitent pour faire le point sur l'état des patients et les soins qui doivent leur être apportés ). Ensuite je participer aux tours de nursing des patients en suivant une infirmière ( c'set à dire à la prodigation des soins ). La prise en charge de ces patients est particulière….bcp sont incontinents, incapables de bouger, ne comprennent pas ce qu'on leur dit, la communication est difficile+++, il faut les aider à se mobiliser, les aider à se nourrir, à boire, à se coucher, à aller aux toilettes etc...Après me l'avoir expliqué on m'a fait préparer BCP de perfusions, et j'ai même pu en changer quelques unes sur des patients . On me faisait prendre la tension et la température des patients et j'ai même pu faire quelques injection de médicaments ( atropine ) en sous-cutané !! C'était parfois assez difficile, on voit des Hommes souffrir...d'autant plus que la plupart d'entre eux sont incapables de parler et de communiquer leurs besoins et ressentis...Et puis il y a côtoyer la mort. C'était un des grands moments de mon stage...assister au décès du patient et à la préparation de son corps ( on appelle cela les soins post-mortem ). Les infirmières avec nous à ce moment là étaient extraordinaires, elles nous parlaient bcp, racontaient leur propre expérience, nous aidaient à extérioriser nos sentiments ! Ce genre d'expérience nous pousse à l'humilité en tant que futur soignant ! Une autre journée, l'infirmière si courageuse nous a prêté son bras pour qu'on s'entraîne à faire des prises de sang...ma co-stagiaire y est arrivé du premier coup ! Moi j'ai échoué dès la première étape mdrrr, je me suis rendu compte que faire un garrot ce n'set pas si facile mais au terme d'un long acharnement j'ai fini par y arriver Oncologie digestive à Rangueil Cette fois j'étais du matin, et cette fois ma co-stagiare était à l'heure pour la présentation ! L'équipe soignante était là aussi EXTRA ! On nous expliqua que les patients venaient seulement pour quelques heures dans la journée recevoir leurs traitements ( chimiothérapies ), après ils retournaient passer la nuit dans un autre service ou chez eux. Ce service traite les tumeurs des organes digestifs ( côlon, foie, pancréas, estomac, œsophage, voies biliaires...). Plusieurs idées reçues ont été cassées ! Déjà le cancer n'est pas une" maladie de vieux", en effet j'ai rencontré des malades de tout âge dans le service, jusqu'à 18 ans !! Bon il est vrai que la majorité des patients sont âgés voir très âgés. Ensuite concernant la chimiothérapie, déjà on devrait plutôt dire LES chimiothérapies...car cela désigne l'association de plusieurs médicaments différents, selon des dosages propres à chaque patient. Les traitements sont donc individualisés. Les internes étaient adorables et proches de nous dans ce service. On assister à l'examen clinique et à l'interrogatoire de plusieurs patients...on nous a même laisser examiner avec eux certains patients !! On faisait faire aussi bcp d'examens complémentaires aux patients ( Electrocardiogramme, radio etc...) car il fallait à la fois surveiller l'évolution de la maladie des patients et vérifier si les médicaments n'ont pas d'effets indésirables trop dangereux sur les patients. Les internes ( alors qu'on avait strictement aucune notion en sémiologie ) nous expliquer les radios, les scanner, comment fonctionne un ECG etc...ils nous posaient des questions parfois en anatomie bref c'était très enrichissant, il y avait vrmt une bonne entente avec eux et les infirmière. Dans ce service j'ai globalement fait la même chose que dans mon précédent stage, à la différence que cette fois-ci j'étais bcp plus proche des patients, je parlais avec eux, ils me parlaient d'eux, de leur vie, de leur maladie...j'ai rencontré des patients vrmt touchants !! On m'a aussi expliquer comment fonctionne une chimiothérapie, et j'ai même pu gripper un patient !! C'est à dire tout en étant avec des gants stériles, on introduit une aiguille dans un portacath sorte de dispositif sous la peau sous la clavicule doté d'une chambre qui se rempli de médicament avant de se drainer par des tuyaux reliant les gros vaisseaux au niveau du cœur. Cela permet de diffuser le médicament rapidement++, et facilite l'administration des médicaments. BREF, j'ai adoré ce stage Les équipes soignantes ont donné de leur temps pour nous apprendre des choses et nous faire pratiquer au moins un minimum.. Cela a été une expérience très enrichissante pour moi et pleine d'émotions ! Ca m'a conforté dans mon idée de devenir médecin ! Et sorry pour les fautes de français. Merci d'avoir lu ce long témoignage, et je te souhaite plein de force et de courage pour le concours !! Quote
Guest ÂmeYodarone Posted March 31, 2020 Posted March 31, 2020 Woah, scaré témoignage, merci beaucoup @Pims ! Quote
Guest PompeNaKATPase Posted March 31, 2020 Posted March 31, 2020 Merci beaucoup @Pims ça fait rêver Quote
Ancien Responsable Matière Pims Posted March 31, 2020 Ancien Responsable Matière Posted March 31, 2020 Aha avec plaisir les gars A quand ton témoignage @Reïner ? Quote
Chat_du_Cheshire Posted March 31, 2020 Posted March 31, 2020 il y a 3 minutes, Pims a dit : Aha avec plaisir les gars A quand ton témoignage @Reïner ? « Salut les gars c'est @Reïner, euh ben du coup j'étais affecté en médecine interne mais j'étais '' malade '' donc j'ai pas pu y aller peut-être l'an prochain^^ @+ » Quote
Ancien Responsable Matière ValentineMartel Posted March 31, 2020 Ancien Responsable Matière Posted March 31, 2020 Coucou à tous ! En ces temps troublés, pour vous donner un peu de motivation, je viens vous raconter mon stage de sémiologie qui s'est déroulé du 20 au 25 janvier 2020. On a eu les affectations pendant la période de révisions des partiels du S1. J'étais en pédiatrie, à l'Hôpital des Enfants. Sans plus de détails. Alors il faut savoir que pédiatrie au CHU ça veut pas dire grand chose, car l'Hôpital des Enfants c'est une infrastructure à part entière et qu'il y a absolument tous les services possibles (bon sauf la gériatrie t'as compris), mais pour les enfants. Du coup, je n'avais pas plus d'infos. Neuro ? Onco ? Dig ? Cardio ? J'ai su que j'étais en cardiologie pédiatrique le jour même du stage. J'appréhendais beaucoup (est-ce qu'il y a un jour où j'appréhende pas ptdr on se demande), parce que même si je ne détestais pas les enfants, je n'avais jamais eu affaire à eux (mon petit frère a quasi le même âge que moi et je n'ai ni cousin ni cousine ni aucun lien avec un enfant) et je ne savais pas trop comment gérer. Cependant, le fait d'être en cardiologie m'enlevait un poids parce que ce n'était pas totalement inconnu, puisque le module Cardiologie est au premier semestre de P2 (ouf je sais faire des ECG et je sais où est l'aorte). Avec mon binôme (coeur sur lui), on a été super bien accueilli et on était attendu. L'équipe était composée de cardiologues-pédiatres, de chirurgiens, de deux internes et d'un externe (+ les gens du paramédical bien entendu). Si vous avez lu mon témoignage des stages infirmiers, vous savez que j'avais déjà eu de la chance au niveau des services, mais CE stage était vraiment ouffissime. On était vraiment intégré dans l'équipe : on assistait aux consultations, aux échographies du coeur, au staff le matin, aux téléconférences avec d'autres CHU pour prendre des décisions sur des cas compliqués, ... J'ai pu me servir de mes connaissances (et me rendre compte qu'en fait j'en avais assimilé pas mal), réaliser et lire des ECG, écouter des petits souffles (j'me sentais archi fraiche avec mon stétho ptdr). Au tout début, j'étais incapable de voir quoique ce soit sur l'écho (des nuages gris partout), et au bout de quelques jours j'étais capable de reconnaitre les cavités, leur sens, les gros vaisseaux et même certains petits (apprenez votre anat !!). J'ai pu faire un interrogatoire et quelques examens cliniques, même si c'est un peu compliqué de tout faire sur un bébé car ça les soule assez vite. Vous avez trois cas de figures : Soit il hurle dès qu'il voit votre sale tête de micro-médecin plus proche de la naissance que du diplôme : impossible d'entendre quoique ce soit. Tip : n'essayez pas d'écouter le thorax d'un marmot qui crie, j'dis ça pour vos tympans fragiles. Soit ça va au début mais au bout de 5 min il veut jouer avec le stéthoscope, avec la sonde d'écho, avec votre main, et par le même temps il vous fait une fracture de l'auriculaire. Soit il est tout kiki du début à la fin et il prend votre index dans sa mini-main et là vous êtes à deux doigts du kidnapping tellement c'est pipou (mais la prison c'est pas ouf). J'ai vu entre autre un syndrome de Brugada (cc les cours de JmS), qui est une maladie assez rare. J'ai pu aussi voir une patiente dont les deux coronaires naissaient du même côté de l'aorte. La coronaire mal placée passait entre l'aorte et l'artère pulmonaire, alors à chaque effort, elle était comprimée ce qui causait une ischémie, des douleurs et des malaises (de base la patiente consultait pour des malaises). Après les cas étaient en majorité des communications inter-atriales, des communications inter-ventriculaires, des communications atrio-ventriculaires, des canaux artériels (c'est quand il persiste une communication (oui ça communique bcp en cardio pédia) entre l'aorte et l'artère pulmonaire), etc ... J'ai pu également aller au bloc pour assister à un cathétérisme ! J'ai énormément appris durant ce stage et je prenais vraiment plaisir à y aller (avec mon binôme on y allait même plus tôt le matin souvent). L'équipe était vraiment incroyable, on pouvait poser toutes les questions possibles, ils nous emmenaient partout et étaient vraiment soucieux que l'on se sente bien et de nous faire participer un maximum. Au niveau moral, c'était tout de même un stage très dur. Un moment qui m'a particulièrement affectée était l'examen d'enfants atteints de leucémie. Certains anti-cancéreux peuvent causer des problèmes cardiaques (les anthracyclines) et une échographie est nécessaire pour s'assurer que leur coeur fonctionne bien avant d'administrer le médicament. Le cancer est une maladie qui me touche particulièrement (et personnellement) et il était très dur de voir des enfants de mon âge atteints. Les pathologies pédiatriques en général sont assez dures à gérer émotionnellement. Quand ce sont des pathologiques qui peuvent être guéries facilement ça va, mais quand on vous annonce que l'enfant que vous avez devant les yeux ne vivra jamais aussi vieux que vous, alors que vous avez 20 piges, c'en est une autre. En conclusion, bossez. Bossez pour avoir accès à un des plus beaux métiers du monde. Bossez pour savoir soigner vos patients le mieux possible et pour sauver des vies, pour les soulager, pour les accompagner. Il n'y a que vous qui pouvez vous faire réussir, que vous qui avez les cartes en main. Si la médecine est votre rêve, ne baissez jamais les bras, peu importe les obstacles, les coups de mous, les mauvais résultats et les échecs. Annihilylianation 1 Quote
Ananas Posted March 31, 2020 Posted March 31, 2020 Magnifique témoignage @Pims et @ValentineMartel, même si je ne souhaite pas du tout faire médecine, vous m'avez fait rêver Quote
Ancien Responsable Matière ISB Posted May 18, 2020 Ancien Responsable Matière Posted May 18, 2020 Bonsoir bonsoir, encore moi pour un témoignage (le dernier snif) ! J'espère que ça va vous motiver pour ce dernier mois de révision ou au moins, vous donner de quoi avoir une agréable lecture Mes deux précédents témoignages traitaient du stage infirmier dans les services de maladies infectieuses et tropicales au CHU Purpan, puis dans le service d'anesthésie-réanimation polyvalente du CHU Rangueil. Cette fois, je vais vous raconter mon stage de sémiologie qui a eu lieu en janvier, que j'ai réalisé dans l'un des services de cardiologie du CHU Rangueil. Alors oui je dis "l'un des services de cardiologies" parce qu'il y en a plein, à vrai dire tout un bâtiment du CHU est destiné à de la cardio avec presque une dizaine de services, pour vous en citer quelques un : Rythmologie Valvulopathies HTA Insuffisances cardiaque Exploration cardio Médecine vasculaire etc Pour ce stage de sémiologie, le gros changement par rapport aux stages infirmiers c'est que cette fois ci on suivait les médecins/internes et non plus les infirmières. C'était donc un stage qui s'approchait un petit peu plus de ce qu'on sera amener à faire plus tard, chose qui est bien évidemment très stimulante. Alors pour info les affectations en stage en P2/D1 sont faites par la fac, on ne choisi pas le service où l'on va. Perso j'ai eu de la chance puisque je suis tombé sur un service de cardiologie, or, au S1 de P2 (appelé S3 en vrai) on a des cours de cardio (anatomie cardio, sémio cardio, histo cardio, physio cardio et certains cours de pharmaco cardio) donc j'étais un peu moins largué et ça permettait de mieux comprendre les choses Du coup c'est parti pour le racontage ! Le premier jour on a eu une sorte de réunion avec un des chefs de service de cardio qui nous a accueillit, pour nous donner les différentes consignes sur le déroulé de notre stage, il nous disait de suivre les externes pour qu'il nous montre un peu comment fonctionne le service, plot twist, il n'y avait pas d'externes dans notre service mais ce n'est pas tout, le médecin en charge du service pendant la semaine de stage nous prenait nous (les P2 et les D1) pour des externes et nous demandait de faire des trucs qu'on absolument aucune idée de comment faire... Heureusement que les internes nous ont dépannés haha Après cette réunion, l'interne (il y avait 2 internes dans le service et à vrai dire on a presque vu que elles, les médecins étaient rarement là, ils étaient en consult' et je ne sais où la plupart du temps haha) nous montre le service et nous affecte des chambres. Je me vois donc affectés 4 chambres, dont j'allais devoir suivre les patients pendant toute la semaine... Je vous avoue que j'ai trouvé ça très stylé qu'on nous affecte des patients d'entrée, à chaque fois qu'il y avait des questions à poser sur ces patients les internes venaient nous voir parce qu'on s'en était occupé et c'était très cool d'être intégré dans l'équipe ! Bon une fois qu'on m'avait affecté mes 4 chambres, il fallait que j'étudie le dossier du patient, bon c'était un bordel au début on comprend pas grand chose à comment ça fonctionne j'étais un peu perdu devant toutes les feuilles du dossier haha donc à un moment je me suis la médecine c'est le contact humain donc go dans la chambre du patient pour qu'il me raconte lui même ce qu'il se passe Du coup je me retrouve devant la porte de la chambre, je toque et j'entre. Je tombe sur un monsieur, je me présente je lui dis que je suis un touriste étudiant en 2ème année de médecine et que je souhaite en apprendre plus sur lui. Et donc il se met à me raconter son histoire de vie, et me déballe plein de chose, de détail, de secret, alors que quelques secondes avant il ne m'avait jamais vu de sa vie ! Je trouve ça assez impressionnant la vitesse à laquelle ces patients nous accordent leur confiance, seulement parce qu'on a une blouse... J'ai vraiment senti une certaine responsabilité face à cette confiance et j'ai été captivé par ce qu'il me racontait, on a discuté presque une heure sur sa vie, sur ses soucis et sur comment il voulait changer à l'avenir... C'était une très bonne première expérience humainement, mais cliniquement c'était le néant ce qui est gênant étant donné que c'est un stage de sémiologie haha En fait je me suis retrouvé à seulement discuter de la vie (chose que je ne regrette pas d'avoir fait, ça a soulagé d'une certaine manière le patient de se livrer et c'est déjà bien) mais je n'ai pas examiné le patient, je n'ai pas fais d'interrogatoire sémiologique, donc je me suis dis que les fois d'après faudrait être plus productif. Et oui parce que je devais remplir le dossier chaque jour en notant les constantes du patients que je pouvais directement lire sur le logiciel de l'hopital grâce aux prélèvements des infirmières, je devais aussi noter s'ils avaient les 4 symptômes cardinaux de la cardiologie (angor, dyspnée, palpitation, syncope). Pour les patients qui avaient un heartmate (sorte de turbine qui aide à l'éjection ventriculaire chez les patients qui ont eu des infarctus) je devais noter les paramètres qu'il affichait pour vérifier qu'il fonctionne bien etc. Puis, l'interne vérifie ce que j'ai noté et on va voir les patients ensemble, et c'est là qu'on apprend, les internes ont beauucoup plus d'expérience que nous et les voir examiner correctement des patients permet d'apprendre à faire de même par la suite, parce que papoter c'est bien beau mais faut soigner aussi haha Les fois d'après, quand j'allais voir les patients, au fur et à mesure je commençais à m'améliorer dans l'examen clinique (même si il y a énormément de progrès à faire encore !), et c'était assez gratifiant. J'ai pu apprendre à me servir d'un stéthoscope véritablement. Pendant nos cours on a eu plein d'info sur les bruits cardiaques pathologiques (souffle, éclat du B2 etc) et là le fait de les entendre en vrai sur des patients ça apportait du concret à ce qu'on apprends dans nos cours ! Aussi, entendre le cœur d'une vielle dame battre de manière très irrégulière, avec un souffle systolique très puissant, ça faisait de la peine à vrai dire... Mais ça fait partie du métier, c'est important de se familiariser avec ces bruits qu'on entend à l'ausculation cardio-pulmonaire afin de pouvoir faire des diagnostiques ou du moins pour comprendre un peu mieux l'état physiopathologique des patients. Aussi, ausculter des patients qui avaient des heartmates ça faisait très bizarre, au lieu d'entendre les bruits de fermetures des valves, on entend uniquement un bruit continue de turbine... D'ailleurs j'ai pu discuter longuement avec des patients portant des heartmates, en fait faut imaginer que ce sont des "turbines" qui fonction à l'électricité, donc ces patients sont obligés de porter en permanence sur eux des batteries, et puis ils doivent organiser leur journée pour faire en sorte qu'ils puissent toujours recharger les batteries et ne pas se retrouver à sec, vous imaginez bien que ça aurait des conséquences plutôt grave... Mais ces dispositifs existent en attente d'une greffe cardiaque, ou parfois chez des patients qui ne sont pas éligibles à la greffe, ils doivent porter ces heartmates à vie Bon pour terminer on va aller sur une note plus positive, une épopée qui m'a marqué D'abord, le truc qui m'a fait le plus peur d'ailleurs, pendant que j'étais un train d'examiner un patient que venait d'arriver, j'étais en train de l'ausculter tranquillou. Il faut imaginer qu'il était assis et qu'il fallait que j'écoute ses poumons en posant le stéto sur son dos, je lui demande donc de s'avancer mais là, le monsieur était un peu bourrin, et en essayant de baisser son haut pour que je puisse mieux ausculter, il s'arrache le cathéter.... Et là le drame parce qu'il avait des veines très difficiles à piquer... Bon heureusement que y'avait uniquement l'embout du caté et qu'il n'était pas branché mais bon je vous avoue que j'ai pris un gros coup de pression Du coup il a fallu voir l'infirmière et lui dire qu'à cause de moi le caté du monsieur s'était enlevé. Bon elle a été cool et elle me dit que c'est pas grave qu'elle allait le lui remettre un caté. Et là l'interne me souffle l'idée "Hey tu pourrais demander à l'infirmière si elle peut te laisser piquer pour poser le caté !" et là je me dis d'abord que ça serait très forceur, mais ce paramètre ne m'a pas dérangé bien longtemps puisque la seconde d'après j'étais en train de demander à l'infirmière si je pouvais poser le caté ^^' Elle me demande si j'ai déjà piquer, je lui dis oui (mais j'omets de lui dire que j'ai piqué qu'une seule fois que j'avais transpercé la veine, cf mon témoignage précédent ) Je prépare donc tout le matos pour désinfecter, le garrot, l'aiguille bien-sûr et on se rend dans la chambre du patient, qui était assez agité parce qu'il déteste les aiguilles. Bon j'arrête le suspens de suite j'ai loupé la veine, vraiment il était très du à piquer ce monsieur ses veines étaient toute petite, même l'infirmière s'est loupée (et là je pense qu'elle me détestait pcq je lui ai fais perdre un temps fou la pauvre ) et donc on a appelé une infirmière plus expérimentée qui a réussie en 2-2. Et puis après ce patient a juste été hyper adorable avec moi, il me disait que si j'avais des soucis à cause de cette histoire il irait me défendre et tout xD Genre très sympa comme monsieur tout comme l'équipe soignante qui avait été très bienveillante Je pourrais en parler des heures de ce stage mais ça ferait un roman sur le forum on va éviter haha Je vous souhaite bon courage pour la suite, on est avec vous vous le savez, plus qu'un mois et c'est fini alors courage ! Quote
Fallopiantube Posted August 6, 2020 Posted August 6, 2020 On 4/19/2018 at 2:25 PM, Zuji said: Salut ! Il y aurait plusieurs pages à écrire sur le sujet.... Expérience personnel, cas rencontrés, points positifs, négatifs, conseils, mises en gardes, etc ... xD. Je préfère prévenir : j'ai pas pris le temps de relire : fautes d'orthographes, de grammaires, de conjugaisons, d'accords, mots manquants.... C'est le Hunger Game du témoignage. Personnellement j'ai eu un stage en gériatrie avec des horaires de nuits (choix personnels, 4 heures à 8 heures du matin, très bonne décision car actes infirmiers +++ vers 6h30 or les stages commencent en général à 8h...et j'adore l'ambiance calme quand j'arrive à 4 heures). C'était assez déroutant. Les soins aux personnes âgées sont "actifs" mais il n'est pas évidemment de se confronter à la fin de vie. Surtout quand tant que jeune bizuh médecine, on a qu'une idée en tête : soigner des gens, les faire aller mieux etc... Alors qu'en gériatrie, c'est souvent prendre soin mais accompagner la fin de vie, beaucoup de patients en LATA, refus de réanimation, arrêt des soins curatifs, etc.... C'est pas forcément une dynamique facile à intégrer. Surtout que beaucoup de décès et gestion des familles...Un super stage pour les gestes infirmiers (une quantité astronomique de prise de sang réalisé, injections, etc...). Par contre très dur physiquement car patients très peu autonome, et les aides soignantes ont souvent besoin d'aides. Aides soignantes et infirmières ultra adorables dans mes deux stages d'ailleurs. Vous serez chouchoutés (et pas vraiment internes / titulaires, en tout cas pour ce stage). Rassurez, j'ai du rater près de 80% de mes prises de sang, et on m'a pas jeté par la fenêtre. Je pense également qu'on se rend pas compte de l'effet de porter une blouse. Même si vous pouvez avoir l'air schlag avec des vielles baskets, les patients vous voient comme des médecins ou apprentis médecins. Et vous posent des questions, vous font confiance, etc... Vous allez voir, quand on se fait vouvoyer par une dame de 90 ans toute gentille qui vous demande si elle peut faire pipi car elle n'a pas conscience d'avoir une sonde urinaire, et bien on vieillit d'un coup. Je suis arrivé d'un été de farniente aigu, après deux ans de galère, et j'ai pris un sacré coup de vieux. Quand on fait la toilette d'une personne, qu'on arrive à son intimité, qu'on la prévient, et qu'elle vous répond droit dans les yeux : "Que voulez vous que j'y fasse".... Bein c'est pas facile à gérer... Mais y a de beaux moments hein ! C'est pas la grande dépression. Genre j'ai fais beaucoup de MMS (mini mental state, le bagne des externes qui vous le refilent et vous vous êtes tout content car vous pouvez faire autre chose que la plante verte), à la question "Écrivez une phrase" une mami espagnol a mis "Vous êtes très gentil, Monsieur." Bref il y aurait des anecdotes à la pelle, avec la pause clope à 5 heures du mat avec l'équipe de nuit qui ont des vies difficiles pour prendre soin des autres.... Des discutions sur la fin de vie et le droit de mourir dignement ... L'acharnement thérapeutique, la perte d'autonomie... Ce sont des cours d'SSH, mais qui dans la vie réel permette de gérer des questions tout aussi réelles, et difficiles... Après j'ai aussi fait un stage infirmier en médecine interne / gastrologie. Passionnant du point de vue médical, j'ai appris une quantité astronomique de connaissances. J'ai eu la chance "d'accrocher" avec une jeune interne, qui m'a fait faire plein de chose avec elle, des visites, assistés à des actes médicales sous anesthésie, etc même si c'est plutôt le rôle du stage de Janvier. Le Karma a voulu que je retourne dans le même service pour mon stage de sémiologie, et qu'elle été devenu assistance de clinique, ce qui a grandement aidé pour me trouver des choses intéressantes à voir et à faire. C'est aussi le stage où j'ai fais ma premières prise de sang sur un infirmier qui était au lycée avec mon frère (le monde est petit..). Anecdote, j'étais tellement nul qu'il ma gentiment signalé qu'il se vidait de son sang en direct car j'avais oublié une étape de sécurisation (du sang partout, un massacre, lui qui rigole, moi en PLS). En plus après cet exploit c'est carrément la cadre de santé qui a insisté pour être cobaye.... C'est elle qui me notait .... Le stress... Mais bon ils sont tous bienveillant, et j'ai pas merdé avec elle (alléluia.) Au fil de jours on se rend compte que parfois c'est difficile de rester neutre avec les patients. Certains était ouvertement homophobe, et donc difficile à gérer personnellement. D'autres été là pour des serrages alcooliques, il fallait rester neutre, ne pas juger et rester bienveillant, tout en passant outre agressivité, ou encore l'odeur très particulière de leur chambre. On rencontre des gens adorables, aigris, agressives ou complétement déconnectés du monde. Des gens qui mangent des citrons à la place de la viande, et qui se demande pourquoi ils ont mal au ventre. Des choses dures aussi, la médecine interne est rempli de jeunes avec des maladies auto immunes. Ces dernières c'est un peu la loterie de la malchance, pas facile à gérer pour certains.... Ah et puis j'ai aussi assisté à une décompensation cardiaque en direct, couru à travers les services pour piquer le premier écran de monitoring pour le transfert vers le service de réa... Les vielles baskets c'était pas un si mauvais choix. J'ai passé des nombreuses heures à lire les dossiers médicales de tout les patients, surfer sur l'intranet pour décoder un mot sur deux.... Vous allez beaucoup vous ennuyer si vous n'êtes pas curieux. Certains rigolent en disant que c'est un stage plante verte, mais cela dépend vraiment de votre capacité à aller vers le personnel et les patients en proposant votre aide / posant des questions / demandant avoir quelque chose, faire quelque chose. Vous verrez qu'à partir de quelques jours, vous pouvez vraiment apporter un plus à l'équipe (et parfois papoter jusqu'à 20 h pour aider à finir le tour de l'aprem qui a trainé en longueur à cause de l'invasion inhabituelle de patients venus des urgences... et finissant par tutoyer tout le monde.). Par exemple, l'infirmière dit qu'elle doit faire une prise de sang, n'hésitez pas, si elle n'a pas l'air débordée, a lui demander si elle accepte de vous montrer. Et bim on enchaine en demandant, l'air de rien, si la prochaine elle peut vous aider à la faire vous même. Et vous aller vous retrouver à les enchainer à 6h30 du mat, et à rigoler quand l'infirmière en rate une juste après avoir raté la votre, alors qu'elle vous a gentiment taquiné juste avant... En plus les patients âgés, à piquer et pour trouver les veines, bon courage ! Et globalement le stage de Septembre les médecins ne s'occuperont que peu de vous, peut être un peu les externes si vous êtes du matin et qu'ils sont motivés... Ah et tant que j'y pense : le statut de P2 / D1 n'existe pas dans la sphère mentale du personnel médical. Vous serez donc "l'externe" pour 80 % des gens (ils ont aussi une solide technique de plante verte et de murs porteurs.) Ah, et vous aller voir que oui, les médecins écrivent mal. La lecture de hiéroglyphes est une compétence qui se développe pendant ces stages. Vous aurez aussi le plaisir d'avoir des rapports en langues étrangères, ô joie d'avoir un rapport d’antécédent en russe... Voilà, j'ai écrit un jolie pavé, je m'arrête là, je pourrais y passer l'aprem. Cela vaut le coup. Parfois cela révèle des vocations, parfois cela soulève beaucoup de questions et de remises en cause. Je sais par exemple que la maitrise des émotions des patients sera un gros point de travail pour moi. J'espère que tu y trouves un peu de divertissement avant de retourner travailler ce jolie concours. Et bizarrement, pas mal de cours de la Paces peuvent aider en stage pour ne pas passer pour un poisson rouge. Bon courage et bonne révisions . Merci d’avoir partagé cela ça m’as énormément motivé!! Quote
Ancien du Bureau Zuji Posted August 6, 2020 Ancien du Bureau Posted August 6, 2020 Il y a 13 heures, Susan a dit : Merci d’avoir partagé cela ça m’as énormément motivé!! Pfiou ça déterre du vieux témoignage ! Content qu'il serve encore ! Si jamais vous avez des questions sur les stages d externat en médecine je suis dispo Quote
maestro Posted September 20, 2020 Posted September 20, 2020 (edited) Mon stage infirmier (Je vais rester hyper factuel, si mon ressenti emotionnel face aux différentes situations vous intéressent n’hésitez pas à venir me parler en privé, ici je vais rester globalement neutre comme ça libre à chacun de se mettre à ma place et de s’imaginer comment il aurait vécu tel ou tel situation!!) Première semaine ENDOCRINOLOGIE Matin Hôpital Larrey Mardi Jours 1 > Je rencontre mon costagiaire, on se retrouve au DAV, on s’entend tout de suite super bien, notre service est assez petit, tout le monde se connaît ici, les infirmières / AS ont été super agréable avec nous, elle ns dise de venir tôt le matin le lendemain pour qu’on puisse manipuler Mercredi Jours 2 > On fait des prises de sang entre nous ( je prélève mon co stagiaire et il me prélève aussi), on suit les infirmières pendant la visite des patients le matin, on prépare le petit déjeuner, on prend les constantes ( saturation oxygène, tension, glycemie par dextro...) Jeudi Jours 3> Le matin on fait avec les infirmières la visite des patients, c’est assez sympa, puis on decide d’aller avec mon costagiaire à la réunion des médecins, c’était mon moment préféré, enfaite on a assisté à la réunion où il y avait juste les docteurs / profs / internes et ils discutaient de chaque patient, de comment évoluer les constantes ( qu’on avait prélevé le matin même), ça parle beaucoup de medicaments ( et je comprends ahah vive l’ue6 et le fil rouge de mon année de primante qui était les medicament du diabete du coup je reconnaissais certains noms de medicaments via la DCI) Vendredi Jours 4> Avec mon co stagiaire on realise des prises de sangs entre nous ( encore???) et après on va voir l’interne en hospitalier de jours ( nous on était aux séjours), et du coup ce mec est une perle, il ns apprend à poser les électrodes à ECG, il ns fait literallement un cours de 30 minutes sur les ECG bref trop bien, la journée se finit bien et ce stage dans ce service aussi! Mon ressenti sur l’endocrinologie, > J’ai adoré voir que dans ce service on ne respectait que très peu les posologies décrites dans le VIDAL, bcp de patients avaient des posologies très forte par rapport à leur dose, c’était à mes yeux très empiriques ( on augmente les doses tant que ça marche et que la situation du patient s’améliore), je trouve que dans cette spe il y a très peu d’actes concrets ( mais énormément de reflexions thérapeutiques), du coup j’avoue que parfois j’aurais été curieux de voir des actes « + stylé que des dextro » quoi, j’ai adoré ce stage et voilà je sais pas trp quoi ajouter, l’ambiance était hyper convivial les infirmières/ AS étaient des putains de perles, l’interne d’HDJ aussi, après les internes d’HDS ont leur a pas trop parlé j’avoue qu’elles étaient - coool avec ns, D’ailleurs petit truc trop cool, pendant la réunion des médecins y’a la professeur qui me tend la souris de l’ordi pendant la réunion, qui me montre une coupe scanner abdominale et elle me fait « alors dis moi où est le foi? où est le rein? » etc etc, [heuresement que je connnaisszis mon anatomie digestive par rapport à mes cours de primants ptdr] et après elle me montre une irm tete/ cervicale et elle me fait « on est en t1 ou t2? Tu vois l’hypophyse? » etc etc bref encore une fois mon anatomie tête et cou en tête je gere Deuxième semaine: CHU Rangueil, chir oeso gastrique > Alors ici dans ce stage, on a rien respecté, comme vous allez le voir avec mes costagiaires (cc @El_Zorroo @Antoineeon a beaucoup vagabondé ds l’hôpital Lundi > grosso merdo, on est l’aprem, un médecin ns dit que y’a rien a faire l’aprem, aucune prise de sang, NADA, revenez le lendemain Mardi > Bloc, je fais en chir oeso gastrique, c’était pour une ablation d’une partie du pancréas pour raison de K, ça se fait en cœlioscopie, alors la trop cool j’adore meme si ça fait très stage d’observation pcq en soit on est au bloc, on sert un peu à rien, pas envie de déranger, du coup juste je regarde et voilaaa, Après je decale dans l’unité des grands brûlés, on rentre avec mon co stagiaire et on assiste à une greffe de peau d’une personne brûlé totalement au 3 eme degré, donc c’est hyper chronophage sa greffe de peau.. un peu particulier la sensation de voir une personne sans peau quoi.. Mecredi > Consulation de chir oeso gastrique, je suis un médecin ( gros coeur sur lui ptdrrr on s’entendait trop bien jpp il croyait que j’étais externe), Alors y’avait 3 consultations post opé Teleconsult, rien de fou Kyste anal + testiculaire Kyste crurale et 3 consult post opé ( bcp - interessant) consult pré opé cancer rectum consult pre opé ss cœlioscopie Consult projet de chir hépatique Résultat TEP scan en vue d’une chir Hernie intestin dans le canal inguinal Cure de hernie Alors là c’était hyper coooooooool, vrmnt je me sentais trop frais à côté du médecin pendant les consultations, il me présentait comme son « collegue », il me faisait touchait les kystes et les hernies, genre vrmtn il m’expliquait en même temps qu’il expliquait avec la patient en pré opé du coup je pouvais suivre la consultation facilement puisqu’il vulgarisé pour moi et pour le patient ce qu’il allait faire, vrmnt j’ai adoré c’était mon jours préféré il était tellement pédagogue il me faisait toucher l’hernie et il me disait « tu sens ça? la boule c’était le péritoine qui descend dans le patient bassin, elle a le péritoine qui s’affaisse du coup ça fait une boule au niveau du pubis » genre le mec m’expliquait trop bien les choses J’avoue que certains passages m’ont choqué, principalement les kystes post opé c’est des GROSSES boules au niveau du cul/ testicules du coup j’avoue que j’étais pas trop fan, j’ai découvert le large exercice de la chir viscérale ( oeso gastrique? colo rectale? etc.) énormément de sous spé au sein de cette spé j’ai adoré surtout que j’étais au bloc la veille donc voir ici les consultations c’était énorme Aussi j’ai trouvé ça intéressant la problematique de certains patients, qui ont des poches car on leur a enlevé la fin du tube digestif du coup ils ont pas de rectum ( ça s’appelle une stomie) du coup ils évacuent leurs selles dans une poche, et ils sont incriminent ils contrôlent ni leurs pets ni leurs défections ( on leur a enlevé les sphincters) du coup y’avait un homme qui était très gêné par sa condition de vie, y’avait toute la problematique pour les personnes âgées de « à guérir ou pas? alors que la personne risque de mourir de vieillieisse bien avant de mourir d’autres choses [ de son cancer par exmeple], donc son cancer on le traite ou pas? » ou y’avait aussi la problematique du « La personne est très âgée, elle va probablement mourrir, on va juste faire du palliatif pour améliorer sa condition de vie » bref y’avait pleins de choix auxquels le chir était confronté et j’ai trouvé ça super interessant de pouvoir assister dans les coulisses à ses réflexions (et oui on en discutait ensemble même si mon avis importait pas) Aussi j’ai pu voir différents types de patients, les non coopératifs ( ils refusaient complètement la stomie avec poche pcq il trouvait ça trop dénigrant pour sa personne de déféquer dans une poche), des personnes qui ne croyaient pas le médecin qund il disait que la lésion. était interne malgré que la douleur soit perçu à l’extérieur, le chir a été accusé de « menteur » par un patient bref, on a vu des personnes neutres aussi, qui juste écouté le médecin et puis on avait des personnes totalement investis ( voir troop? la personne qui fait que noter sur un bloc note ce que tu dis pendant que tu lui parles pendant 30minutes.. bref), Jeudi > dernier jours pcq vendredi on a rien fait, on a passé la journée en consultation de chirurgie esthétique (mdr oui vrmnt mon stage n’avait rien d’un stage infirmier, entre bloc, consult, réunion de médecins etc j’avoue qu’on est allé au culot ++), bref on arrive en chir esthétique, l’intenre accepte qu’on la suit pendant ses consults 4 consult perte de poids intense (-40kg/3mois) du coup la dame avait besoin d’un remodelage de sa peau car c’était pas harmonieux réduction mammaire d’une fille de 16 ans Kyste sacriccoxygien Kyste sacrocoocyxgien + obese morbide Voilaaaa j’ai bien aimé les consults de chir esthétique même si l’interne et le titulaire était bcppppppppppppp moins agréable avec ns qu’en chir gastrique donc bon, encore une fois ici ça faisait très stage d’observation de 3eme, on assistait au consultation mais c’est tout quoi, j’avais préféré mes consults en chir gastrique où le chir me faisait bcp + participer.. Enfin voilaa c’était mon stage infirmier En vrai on a fait que deux jours « vraiment infirmier » cad les deux premiere d’endocrino, après c’était surtout des consults et du bloc! J’ai adoré certains moments ( consult de chir gastrique par exemple, réunion dee medecins) et d’autres moins ( consult de chir esthétique), j’avoue qu’à certains moments le temps pouvait être très long parce que par exmeple au bloc juste tu regardes en soit, c’est comme un stage d’observation de 3eme donc c’était à ce niveau là un peu chronophage mais voila, j’ai surtout hate maintenant de faire des stages avec des connaissances pcq honnetement pendant les consults etc juste j’écoutais, je comprenais avec mes notions de p1, je palpais parfois mais c’est tout j’aurais aimé avoir + de connaissances ( ce que j’aurai pas la suite bien sur) mais la pr le moment on. ressent bien qu’on est pas encore dans le médical et que y’a encore du chemin avant de tenir une consultation ( good luck faire une consultation sans notion de semio pahahah), enfin bref Bon courage à tous les paces/ pass/ las, clairement je suis heureux d’avoir eu la filiere qui m’intéressait le +, je serais passé à côté de quelque chose, j’avoue avoir eu hyper chaud au coeur quand on était devant la table d’opé où y’avait al greffe de peau de la grande brûlée, et que je me disais qu’un jour peut être je ferai moi aussi cette greffe/ que j’aiderai à la réalisation d’un tel acte.. (ps: c’était un joli petit cadeau, j’ai passé mon anniversaire au bloc c’etait plutot agreable en sortant de deux ans de paces d’être du côté du personnel soignant hehe) Bonne journee a tous j’att vos anecdotes de stages inf @Emmacarena @Clochette @Hypnos @Biere_Lambert @Tacocat Edited September 20, 2020 by maestro Quote
Ancien Responsable Matière Antoinee Posted September 20, 2020 Ancien Responsable Matière Posted September 20, 2020 Quelle putain d'idée de @maestro d'inaugurer le sujet avec notre nouvelle promo !! Alors parce que j'ai un moment de libre (et que surtout l'histo ça va 5min maintenant ) je vais aussi vous raconter mon stage infirmer et mon ressenti face à tout ce qu'il s'est passé parce que oui, il s'en est passé des choses ! (hype au max là) I/ Cékoi Donc dans un premier temps, le stage infirmer c'est quoi ? Alors en gros c'est le tout premier truc que vous ferez quand vous arriverez en P2, il se déroule sur 2 semaines, généralement les premières de septembre (du coup oui on était en stage pour la deuxième semaine de votre pré-rentrée les PASS et pour votre pré-rentrée en entier pour les PACES). Il s'agit donc de demi-journées que vous passez dans un service du CHU auquel vous avez préalablement été affecté pendant l'été, et vous suivez un/une infirmier(e) pour voir comment se passe le job, les gestes réalisés aux patients, la communication avec eux etc etc etc... Du coup pour ma part ma première semaine c'était à Purpan (plus précisément dans le bâtiment URM) dans le service de réanimation polyvalente plus connu sous le doux sobriquet de "réa". Et la deuxième semaine comme l'a dit juste au-dessus mon cher camarade @maestro c'est en chirurgie oeso-gastrique, endocrinienne et bariatrique (également connu sous le nom de "chir dig") Du coup voilà pour les présentations, attaquons la bête maintenant, zébartiii II/ Première semaine J1: Donc nous voilà parti pour Purpan moi et mes potes (qui étaient dans un autre service) la goutte au front, la gorge serrée, angoissés de découvrir pour la première fois l'envers du décors de l'hôpital parce que c'est quand même le but initial, et finalement NON C'EST FAUX, une super ambiance baigne le tram rempli de P2 ayant hâte de découvrir ce monde fabuleux qu'est la médecine et d'enfin concrétiser ce pour quoi il se sont arraché pendant un, deux ou même trois ans pour les plus téméraires ! J'abrège la partie blouse, vous découvrirez ça pendant votre été de transition P1/P2 mais tout ça pour dire que je rejoins mon service, et tout apprêté de blanc je vais rejoindre les cadres de santé pour qu'elles me trouvent quelqu'un à accompagner pour ce stage ! Et bah manque de bol, je vous le donne en mille : Je suis tombé sur le plus gros beauf que la Terre ai jamais porté (et j'exagère vraiment pas ) mais je vais pas trop m'attarder là-dessus parce qu'à la fin ça ressemblera plus à un sketch qu'un témoignage ... Du coup avant d'entrer dans le concret, je vais rapidement vous présenter le service : Il est composé de 18 chambres disposées sur 3 couloirs formant un carré avec un quatrième couloir réservé au personnel, toutes les chambres sont suréquipées puisque en réa, les patients sont la plupart du temps dans un état instable ou critique, il faut donc être prêt à intervenir ultra rapidement en cas de problème ! Commence donc la journée (à 14h puisque créneaux de demi-journées) et à 14h, l'infirmer fait le tour des chambres des patients auxquelles il est affecté, généralement 2 ou 3, ça paraît peu mais n'oublions pas qu'il s'agit de patients à surveiller +++ donc je vous assure que 2 ou 3 c'est bien suffisant ! Ce tour donc consiste en une surveillance de l'état des patients, on vérifie certaines constantes (les constantes c'est les valeurs qu'on mesure souvent comme la température, la glycémie, la saturation etc) et surtout on vérifie qu'il leur reste des médicaments pour suffisamment longtemps, qu'ils sont bien installé dans le lit, les repositionner si ce n'est pas le cas, changer les draps et surtout vérifier que leurs pansements sont nickels ! Un truc que je vous ai pas dit mais qui a sont importance, quasiment tous les patients sont endormis pendant des jours entiers car leur état ne permet pas leur réveil. Donc je vais abréger cette première journée parce qu'en soit il ne s'est pas passé grand chose, et pour les autres jours je vais essayer de me rappeler du mieux que je peux tout ce que j'ai fais ! J2 : Donc à la suite de cette première journée, j'ai changé d'infirmier pour me retrouver avec une femme absolument adorable et très pédagogue avec qui je suis resté toute la semaine car ça a super bien fonctionné ! Alors commence donc la journée et donc le tour de 14h dont j'ai parlé juste au-dessus, il faut savoir que ce tour est assez long (1h environ) et après ce dernier, l'infirmière retranscrit sur ordi tout ce qu'on a fait et les constantes mesurées chez chaque patient pour que le suivi soit le plus efficace possible et que le médecin puisse adapter son traitement au mieux par la suite. Pendant cette deuxième journée un patient est arrivé en état d'urgence absolue suite à un accident d'avion (au décollage) donc je pars au déchocage (ou déchoc) qui est l'unité d'où les patients en urgence vitale arrivent et sont pris en charge pour être dispatchés dans les différents service selon les soins à apporter. Le médecin est là avec 2 internes, des infirmiers, des pompiers etc etc, c'est bondé de monde mais chacun sait ce qu'il a à faire donc tout est parfaitement orchestré, c'est assez impressionnant à voir j'avoue. Le fait est que j'ai le droit de manipuler un peu le patient et de faire les prélèvements sanguins nécessaires (première vraie manip, c'est stressant mais teeellement gratifiant de voir le médecin nous demander ça malgré la situation !) Le patient est donc envoyé au scan directement ensuite pour mesurer l'ampleur des dégâts à l'intérieur, donc je me tape l'incruste dans le service qui était déjà peuplé de quelques P2 . Le scan est rapide et on rentre tout de suite après en réa pour l'installer dans une chambre en attendant de l'envoyer au bloc pour que ses multiples fractures soient prises en charge. Malheureusement il est assez tard quand cet homme part au bloc et j'en reste là pour cette journée assez intense et je rentre chez moi en espérant vraiment que tout se passera bien pour ce garçon qui n'avait que 2 ans de plus que moi ... J3 : Du coup retour dans le game le lendemain, et là, dès mon arrivée je vois qu'il y a une réunion de crise dans le service car les cadres ont convoqué tout le personnel paramédical dans la salle de repos (ça fait quand même une trentaine de personnes) et cette réunion est assez mouvementée les esprits s'échauffent, et je peux vous assurer que voir l'infirmière qui s'occupe de vous vous dire bonjour en pleurant car les problèmes dans le personnel ont explosés et ben c'est vraiment dur... Cette partie n'était pas forcément pertinente d'un point de vue témoignage mais j'ai quand même décidé d'en parler, car la médecine c'est pas tout rose, il y a parfois des problèmes comme celui-là et il faut bien s'en rendre compte.. Par chance, je constate rapidement que c'est mon infirmière qui a pris en charge le patient de la veille, j'aurais donc la fin de semaine avec lui pour constater l'évolution de son état de santé. Donc comme toujours, le tour de 14h commence, on s'occupe bien des patients, l'un est prêt à changer de service car son état est stable (il est quand même sorti d'un accident de la route à 150km/h) donc gros soulagement, première bonne nouvelle de la journée. Ensuite je suis invité à participer à une réunion entre le médecin et la famille de notre patient à l'accident d'avion (le lendemain de l'accident je rappelle). Là encore, c'est vraiment dur, voir pleurer toute une famille, c'est une épreuve, et j'ai du forcer pour ne pas lâcher quelques larmes moi aussi... Le pronostic vital n'était pas engagé, mais les multiples fractures dans la colonne vertébrale et les membres (inf et sup) ont complètement rebattu les cartes pour ce jeune qui rêvait de devenir pilote de chasse et c'est ça le plus dur, avoir sa vie changée pour toujours à cause d'un accident, c'est réellement terrible. La journée se poursuit donc dans une ambiance assez terne suite à tous ces évènements, mais mon infirmière reste malgré tout aux petits soins avec moi et on continue de s'occuper des différents patients et j'ai l'occasion de faire un petit tour avec le médecin chargé de plusieurs patients et il m'explique un peu toutes les pathologies qu'ont ces personnes, quels traitements il utilise etc etc, donc évidemment j'ai pas tout compris mais ça reste extrêmement enrichissant d'échanger comme ça avec un médecin qui est en plus dans une démarche pédagogique ! J4 : Dernier jour en réa (J1 correspond à un mardi) et à mon arrivée je constate que l'homme qui a changé de service la veille a été remplacé par un vieillard qui est là à cause de complications infectieuses. Pour une fois, le patient n'est pas endormi donc j'ai (enfin) un contact avec ! Je décide de rester avec lui un bon moment pour discuter puisque je vois que ça lui fait plaisir de parler, j'en apprends énormément sur lui, il n'a plus de famille à part un beau-fils et à un moment je lui demande si on peut contacter cet homme pour qu'il vienne lui rendre visite (on se place dans le contexte : un homme en fin de vie qui sait qu'il n'en a malheureusement plus pour longtemps à pour seule famille le fils de sa femme qui est décédée et apparemment il n'est plus trop en contact avec lui). Et là, il éclate en sanglot et il me dit quelque chose qui va rester gravé longtemps, longtemps dans ma tête : "Ce serait le plus beau cadeau qu'on puisse me faire jeune homme". Wow, je viens de recevoir un coup de poing d'une intensité énorme, je n'arrive pas à retenir cette fois quelques larmes et je note donc les infos qu'il me donne sur cet homme. Je sors de la chambre les yeux rouges et vais demander à mon infirmière de faire en sorte que l'hôpital contacte cet homme pour qu'il rende visite à notre patient (la démarche à été faite, malheureusement je n'en saurais pas plus pour cette histoire, désolé ). Comme on est vendredi et que le week-end arrive, j'assiste au brief du vendredi, en gros les internes et les médecins passent devant toutes les chambres et discutent de l'état du patient et du traitement qu'il a et qu'il va devoir recevoir pendant le week-end puisque week-end oblige, il y aura moins de monde dans le service. Et enfin, juste avant de partir, un patient décède dans une chambre voisine de celles dont s'occupe mon infirmière (j'ai pas appuyé là-dessus, mais il y a eu plusieurs décès pendant la semaine, on est en réa et c'est malheureusement le quotidien là-bas). Je décide donc d'aller assister à la toilette mortuaire et au retrait des différents dispositifs posés dans sa tête car l'homme à fait une rupture d'anévrisme. Et pour la première fois de ma vie, je me retrouve face à un cadavre, c'est un peu perturbant mais ça passe vite et je me concentre sur les gestes du médecin qui s'occupe donc de l'homme (évidemment personne n'aura la même réaction face à la mort, ça c'est la mienne, à ne surtout pas généraliser car on est tous différents !!). Et ma première semaine de stage s'achève donc sur cette toilette mortuaire. Comme vous l'aurez peut-être constaté j'ai plus appuyé sur le côté humain et sentimental car c'est ce qu'il m'a le plus ému et fait avoir des frissons pendant ces 4 jours, donc pour la semaine suivante je vais me concentrer sur le côté médical pour les férus de détails III/ Deuxième semaine La deuxième semaine s'est donc déroulée au CHU de Rangueil où j'étais dans le service de chirurgie oeso-gastrique, bariatrique et endocrinienne. Donc avant de débuter, petite présentation du service : Alors déjà c'est au 6ème étage donc on a une vue de ouuuf sur Toulouse et ça ça fait plaisir ensuite le service est composé de 2 couloirs parallèles contenant chacun une dizaine de chambres qui se rejoignent pour former un U avec d'autres chambres, une vingtaine au total donc. Les chambres sont des chambres destinées aux soins pré et post-opératoires sur des patients ayant un état stable et relativement bon en comparaison à ceux que j'ai pu voir en réa, il y a donc beaucoup moins de matériel et ça, ça joue beaucoup, ça rend la chambre plus conviviale et accueillante. C'est donc parti pour le déroulement de la semaine (5 jours cette fois-ci) : J1 : Comme la semaine d'avant, avec mes collègues de stage on est directement affectés à une équipe composée d'un infirmer (ou une évidemment) et d'une aide soignante (ou un, chacun son tour ). Cette fois-là j'étais du matin donc 8h - 13h et c'est le plus intéressant puisque dans ce genre de service, les soins sont pour la quasi-totalité réalisés le matin. Le tour de 8h commence donc et avec l'infirmière avec laquelle j'étais, on passe de chambre en chambre pour relever les constantes de nos patients (qui sont tous conscients donc interaction +++ !) et leur donner leurs médicaments, j'avoue que cette partie est intéressante à faire une ou deux fois mais à la longue ça devient répétitif et à peu d'intérêt d'un point de vue pédagogique donc vous allez voir que j'ai finalement un peu décidé de quoi faire pendant cette semaine . Ensuite jusqu'à 13h il ne se passe plus grand chose pour ce jour 1, avec mes co-stagiaires on part faire un tour au scan avec une patiente adorable et on voit enfin ce que c'est que l'iode 131 et ce que ça donne sur un scanner vidéo (spoil : c'est un peu plus visuel que les cours des professeurs de physique de Purpan et d'ICM de Rangueil pou ne pas les citer hahaha !). Bref je vais pas étaler ce premier jour qui était surtout concentré sur le repérage du service et la prise d'habitudes vis à vis des manips récurrentes à faire sur les patients. J2 : Alors c'est clairement le jour que j'ai préféré puisque avec le sang @maestro on a clairement décidé de nous soulever contre le système, voici notre histoire (toudoum) : Déjà il faut savoir que nous étions censé aller dans le service au sixième étage pour dire bonjour et faire les manips habituelles mais on va dire que ça s'est déroulé légèrement différemment. On est directement allé aux blocs dès 8h et on avait clairement décidé d'y passer la journée, et c'est ce qu'on a fait (woaaa). 1er étage : on est rapidement répartis chacun dans un bloc différent, de mon côté j'ai assisté à l'excision d'un kyste hépatique sous coelioscopie (en gros on fait des trous dans le ventre du patient, on gonfle avec du gaz l'intérieur et on manipule avec des outils et une caméra depuis l'extérieur). Le kyste contenait quand même 400mL de liquide donc c'était assez impressionnant à voir. En plus, le chirurgien était PU-PH donc super pédagogue il m'a vraiment tout expliqué en détail donc j'ai compris tout ce qu'il se passait en temps réel et ça rendait l'intervention encore plus intéressante ! Ensuite, toujours avec maestro le sang, on monte au service des grands brûlés où on assiste à une auto greffe de peau sur une patiente brûlée au 3ème degré sur la majeure partie du corps, ça change complètement de la coelio que j'avais vu juste avant mais ça reste quand même super intéressant et puis ce genre d'opération n'est pas non plus commune (et est réalisée par des chirurgiens plastique, ça je savais pas avant ) donc ça nous fait découvrir un nouveau pan de la chirurgie, encore une fois super moment et super expérience. Et comme on est toujours pas rassasié, on descend enfin au premier étage où se déroulent les chirurgies cardiaques et plastiques. On est donc à nouveau séparés (la rupture fut assez difficile mais rassurez vous tout va bien entre nous) et je rentre dans un bloc où une chirurgie plastique vient de débuter. Une femme qui a perdu beaucoup de poids doit se faire retirer une bonne partie de la peau et de la graisse sous-jacente, donc j'assiste à l'ouverture totale de son ventre de droite à gauche et au décollement de toute sa peau sur la région abdominale et thoracique (c'était très impressionnant). Et c'est donc après ces trois interventions que s'arrête cette journée de folie clairement. Je quitte donc l'hôpital pour rejoindre les PASS et leur pré-rentrée (le groupe 3 dans mon cœur si vous passez par là). J3 : De retour dès 8h dans le service (le bon cette fois-ci), comme à J1, petit tour de 8h pour mesurer les constantes et donner aux patients leur traitement, rien de fou même si je commençais à développer un certain lien avec tous donc c'était super sympa de tous passer leur dire bonjour et bien s'occuper d'eux ! (sauf avec une petite mémé qui m'avait pris en grippe dès le premier jour parce que je lui avait fait mal en mesurant sa glycémie, désolé mémé ). Après le tour de 8h c'est l'heure du débrief avec l'interne chargé du service, un peu comme en réa sauf qu'ici c'est beaucoup plus tranquille donc moins de précipitation et plus de prise en charge "sociale" (ce n'est que mon ressenti). Vers 10h30, une patiente descend pour subir une endoscopie (on rentre un tuyau avec une caméra et plein de gadgets par la bouche du patient pour voir ce qu'il se passe de l'intérieur jusque dans l'estomac et l'intestin [c'est sous anesthésie générale hein]) et la cadre nous propose de l'accompagner pour assister à l'intervention. Donc avec une co-stagiaire (une seule, malheureusement l'autre avait fait les frais d'une API, vous verrez ça en santé publique ) on descend avec la patiente et on assiste donc à l'intervention comme prévu, tout se passe bien, c'est super rapide et le médecin qui pratique l'endoscopie est lui aussi PU-PH (je sais pas si je peux donner des noms donc j'en donne aucun) et non seulement il est super drôle mais en plus il vanne amicalement ses collègues et J'ADORE CA. Tout ça pour dire que l'ambiance dans le service est vraiment super et que ça donne vraiment envie d'y être, et notre ami le professeur l'a surement remarqué car il nous propose de revenir vendredi (à J5 donc) pour voir cette fois-ci des coloscopies et d'autres endoscopies, donc super contents et en attendant impatiemment le vendredi, nous rentrons chez nous après cette journée très sympa ! J4 : Je vais un peu abréger car ça commence à faire un peu long . Du coup comme les autres jours, tour des constantes à 8h, débrief avec l'interne, rien de spécial jusque à 10h donc. Ensuite, je décide d'aller faire un tour au bloc pour essayer de voir quelque chose de nouveau, et bah j'ai pas été déçu, j'ai eu la chance d'assister à une hépatectomie ! En gros le principe de l'intervention consistait en le retrait d'une grosse partie du foie d'un patient car il était tumoral et les médecins ont fait ça pour éviter qu'il ne métastase et qu'après ce soit trop tard pour faire quoi que ce soit. Malheureusement tout ne s'est pas passé comme prévu pendant l'intervention, l'opération avait déjà commencée quand je suis arrivé et le chirurgien (le même que celui du kyste hépatique de J2) et ses internes étaient en pleine discussion sur quoi faire car ils se rendaient compte que la tumeur était plus développée à droite alors qu'ils étaient supposés retirer la partie gauche du foie, donc grande discussion puisque ce genre de décision ne se prends pas à la légère ! Ensuite avec les rayons, ils se sont rendus compte qu'un caillot de sang bloquait une importante artère hépatique et allait donc compliquer encore un peu l'intervention, et pour finir, lors de l'ouverture abdominale, le drain hépatique que possédait préalablement la patiente avait bougé donc il a fallu le changer et remettre un nouveau en place. Tout ça pour dire qu'à 13h quand je suis sorti du bloc, ils étaient en train de recoudre après avoir positionné le nouveau drain, l'opération s'est donc soldée par un échec (comme quoi ça ne marche jamais à 100%...) et la journée s'est terminée là-dessus. J5 : Comme d'hab, tour des constantes à 8h, puis débrief. Et ensuite, chose promise, chose due avec mes 2 co-stagiaires cette fois-ci on est descendus en endoscopie pour retrouver notre grand ami le professeur X. On assiste donc dès le début à une coloscopie (même principe que l'endoscopie sauf que l'on ne rentre pas par la bouche mais par l'anus pour voir le duodénum, les intestins etc). Ensuite le professeur nous montre quelques endoscopies dont une réalisée par un de ses collègue qui s'est bien fait vanner sur ses goûts musicaux (aussi quelle idée de ne pas aimer kool and the gang, c'est vraiment trop bien ). Enfin bref, une matinée dans ce service avec une ambiance de fou c'est tellement bien et ça remonte le moral, réellement. Et j'irais pas plus loin dans les détails, mais c'était encore une journée géniale avec des gens géniaux ! Voilà donc comment s'est déroulée cette semaine 2 à Rangueil, initialement en chir dig mais finalement un peu partout où on m'a accepté . C'était biiien évidemment très enrichissant, j'ai appris un nombre impressionnant de choses dans un cadre plutôt différent que celui des bancs de l'amphi donc tout bénef. Comparé à la première semaine, j'ai pu avoir beaucoup plus de contact avec les patients, une chance puisque il ne faut pas oublier que le développement de la relation médecin-patient est une chose primordiale pour que tout se déroule au mieux, et que le médecin n'est pas uniquement là pour diagnostiquer et prescrire, mais aussi pour écouter, comprendre et apporter de lui-même pour faire en sorte que le patient vive le mieux possible son séjour à l'hôpital ! IV/ Conclusion La première chose que j'aimerais dire pour conclure ce témoignage, c'est que bien évidemment j'ai pu découvrir le métier d'infirmer sous tous ses aspects, et que je ne m'attendais pas à ce que ce soit un métier aussi complet, l'infirmier joue non seulement un rôle de lien entre le médecin et le patient mais il est aussi là pour le patient dès qu'il à besoin de quelque chose. Il sait réaliser un nombre impressionnant de gestes techniques et de manipulations diverses. Il est très calé en pharmacologie et connaît parfaitement les médicaments et traitements qui sont administrés, et parfois il interpelle même le médecin sur la pertinence de la prescription ! Pour être franc, je ne m'attendais pas à avoir avec moi des gens aussi qualifiés et calés dans le milieu médical et ma vision du métier à complètement changée, en bien évidemment. Ensuite, j'ai pu découvrir l'envers du décors, mais le plus poignant a été la réa, c'est un service qui est assez difficile mentalement puisque malheureusement tout le monde n'en sort pas indemne et à la longue, ça peut devenir assez dur à vivre même si malgré tout le service reste incroyablement intéressant et qu'il s'agit sans doute de la section la plus polyvalente et complète de l'hôpital. Pour ce qui est de la chir dig, j'ai été très agréablement surpris de voir la relation qui se développait entre les patients et moi et évidemment entre l'équipe soignante et moi également, c'est un milieu beaucoup plus humain que la réa du simple fait que les patients ne sont pas sédatés. Voilà, je crois en avoir terminé, j'espère que ça vous a plu. J'ai essayé de rester le plus synthétique possible même si il y a tellement plus à dire sur ces 2 semaines incroyables, mais si certains veulent en savoir davantage, ils sont les bienvenus en DM J'ai trop hâte de retourner à l'hôpital pour le stage de Janvier, ça va arriver vite et nous aurons des connaissances supplémentaires pour nous rendre un peu plus utiles même si on reste à l'heure actuelle ce que j'aime appeler "les mini poussins de la médecine". J'espère malgré tout avoir retranscrit au mieux les émotions poignantes que j'ai pu ressentir. On se revoit très vite sur le forum Quote
Élu Etudiant Stan Posted September 22, 2020 Élu Etudiant Posted September 22, 2020 On 4/19/2018 at 2:25 PM, Zuji said: Certains était ouvertement homophobe, et donc difficile à gérer personnellement. Purée je suis en train de lire vos témoignages, merci à tous c'est vraiment génial!! Par contre ce point là que je viens de quote c'est vraiment ma phobie quand je pense au monde médical. Plus tard je souhaite travailler en libéral (pour le moment) donc pas de soucis. Mais quand il va s'agir d'internat ou d'externat je serai tellement incapable de me contrôler si j'entends des propos racistes, homophobes, misogynes et tout ce qui s'en suit. En tout courage à tous et merci les témoignages me motivent énormément Quote
Ancien du Bureau Zuji Posted September 22, 2020 Ancien du Bureau Posted September 22, 2020 Il y a 2 heures, Stalneo a dit : Purée je suis en train de lire vos témoignages, merci à tous c'est vraiment génial!! Par contre ce point là que je viens de quote c'est vraiment ma phobie quand je pense au monde médical. Plus tard je souhaite travailler en libéral (pour le moment) donc pas de soucis. Mais quand il va s'agir d'internat ou d'externat je serai tellement incapable de me contrôler si j'entends des propos racistes, homophobes, misogynes et tout ce qui s'en suit. En tout courage à tous et merci les témoignages me motivent énormément Cela est heureusement assez rare, mais un patient est un échantillon de la société française, tout comme les profs & autres personnels. Je te rassure, il est souvent possible de faire remarquer diplomatiquement que certains actes ou discours sont inappropriés de la part des patients et / ou du personnels, et on peut demander du soutien si nécessaire. Quote
Ancien Responsable Matière LAmi_Omelette Posted October 28, 2020 Ancien Responsable Matière Posted October 28, 2020 Bon, je pense qu'en ces temps difficiles pour chacun il serait bon de remettre un peu de motivation dans les troupes et de redonner le sourire à toute personne visant médecine. Voici mon témoignage de stage infirmier. J'ai eu deux stages qui m'ont été donné au hasard, le premier était chirurgie gynécologique au service de Rangueil l'autre était l'hématologie du service de l'Oncopole. Dans l'ordre chronologique j'ai commencé par la gynécologie. Et je peux vous dire une chose, moi qui ne suis pas un grand stressé de nature, en ce 31 Aout au soir je n'ai pas dormi, de stress de porter la blouse blanche, le, pyjama, la tenue d'un professionnel de santé? Je la mérite? Je fais comment? Ca se passe comment? Tant de question qui se chamboulent dans ma tete et m'empêchent de dormir, je me suis retrouvé à 4h du matin à etre sur mon hamac avec un paquet de cigarette presque vide. Me voilà donc, 6h50, je me prépare à affronter mon avenir, j'arrive à 7h40 devant l'hôpital rejoignant mon co-stagiauire, ce phénomène, on attend le 3eme, on est un peu tendu mais on essaye de le cacher c'est drôle à voir. On cherche le DAV pendant 25 minutes (alors que la veille on l'avait trouvé au bout d'une heure en repérage ahahaha), on récupère nos tenues et voilà que l'on est dans l'ascenseur, 5eme étage, à droite au fond à gauche service de chirurgie gynécologique. A partir de ce moment je ne m'attendais à rien, mais à tout à la fois, et j'ai été émerveillé. Une femme nous attendais (je vous jure) c'était la cadre de service, une perle sans exagérations. Elle nous a tout montré, on a tout visité, et on sentait que pour elle ca avait de la valeur. Le premier jour on voit comment fonctionne l'hôpital dans les grandes lignes, comment ca tourne et ce qu'il se passe, c'est le béaba en soit. Deuxième et troisième jour on pratique, beaucoup de pratique, on passe l'après midi à perforer des poches de NaCl 0.9 ou de glucose 5 pour avoir le coup de main nécessaire et à comprendre comment tout ce bordel marche, les risques d'une embolie éventuelle... Ca y est on est dans le dur, toujours avec la cadre de service qui prenait réellement le temps d'enseigner. 4eme jour, on est avec les infirmières et on fait les rondes, c'est pas extrêmement chargé surtout en chirurgie donc c'est une aprèm calme. Bilan de cette semaine de stage ? Beaucoup appris, on voit de petit tips du genre "tout ce qui est injectable est buvable, mais pas l'inverse" et surtout on a les bases pour "servir" à quelque chose. WE de pause, sorties 3 jours sur 2, j'arrive à l'oncopole un peu fatigué... Mais j'étais une putain de pile électrique ce jour là. Pourquoi? L'onopole signifie beaucoup pour moi, pour tout ce qui me connaisse c'est barbotant de lire ca mais j'adore conduire, je passe énormément de temps en voiture et quand en paces j'allais mal je prenais la voiture pour aller n'importe où (à cette virée en Espagne sur un coup de tête avec mon @Petit_Bateaujuste parce que ca nous ferait du bien), bah l'oncopole j'y suis allé 5/6 fois en P1 bis, je me mettais devant et je lisais "Institut Universitaire du Cancer de Toulouse" et je me disais qu'un jour j'y serai, pas forcément pour y bosser toute ma vie, mais un jour j'y passerai. Je m'en étais fais la promesse. Voilà pourquoi j'étais une pile électrique : je validais ma propre promesse. Enfin on rentre dans l'oncopole, on récupère nos blouses, on trouve notre service = 1h (oui parce que hématologie c'est 3 étages et on savait pas où aller. In fine l'hématologie se divise en Leucémie, Lymphome, et greffe. On était 3, t'as compris la suite. Je me retrouve en Leucémie, le stage était nul, j'ai pas d'autres mots, aucune infirmière ne voulait que je la suive, et aucune aide soignante non plus. L'interne avait un Externe à gérer alors on va pas trop en demander. Je me retrouve à être le pot de fleure du pot de fleure, vous savez le truc que personne ne remarque ? Donc je fais 2 jours comme ca, puis je me dis au matin du 3eme que bon, j'ai un peu le droit d'aller partout puisqu'au final je ne suis essentiel nul part. Donc je redemande en Leucémie sait on jamais ! Aucune réponse, meme pas un "Non deso" --> Message compris les frères, je vais au lymphome, et là j'arrive et je tombe sur un aide soignant (Christophe si tu passes par là) qui me dit "oh toi tu es perdu" je lui explique un peu ma situation et il me répond qu'il comprend, que j'en avais assez chié l'an dernier que maintenant on méritait d'être respecté un minimum et demande à ses collègues qui peut me prendre, et là paf, tous était chaud patate. J'étais trop content, on me met avec une Infirmière qui sort des études, elle a peut-être 5/6 ans de plus que moi donc on s'entend super bien, et elle me dit "dis moi ce que tu sais faire" je lui dis, et elle me sort "bon bah c'est déjà beaucoup en une semaine, bravo pour la formation accélérée, maintenant, tu me regardes la première fois, je t'explique tout puis après tu feras seul". Autant vous dire que j'avais le palpitant à 220 à ce moment. Donc première journée de mon stage (3eme en réalité) se termine par une observation approfondie. Deuxième et troisième journée je n'ai fais que manipuler, j'ai posé des cath, des voies, des chimiothérapies, j'étais extrêmement à l'aise, je savais faire et on me faisait confiance, alors je préparait tout le matos, j'attendais que l'infirmière rentre, elle jette un oeil, me dit ok vas, et je faisais ma pose seul avec l'infirmière qui papotait avec le patient et avant la mise en marche elle chekais, j'aimais beaucoup ce fonctionnement, c'est un gros dont de confiance et c'est ce dont j'avais besoin, comme ca tout le monde gagnait, elle allait plus vite dans ses soins et on était moins débordé. J'étais tellement à l'aise que je rentrais dans les chambres seul au moindre appel d'un patient voir ce qu'il se passe, c'est anodin pour certains mais c'est beaucoup pour moi. Donc bilan de ce stage ? Ne pas hésitais à partir ailleurs si là ou tu es ne te conviens pas. Pour le fun fact j'ai fais une réunion avec Mr Rimailho le professeur de Petit Bassin quand j'étais en gynécologie, et se dire que réussir un concours permet de s'assoir à coté de ton ex professeur et d'être considéré un minimum ca réchauffe le coeur. De plus je n'ai pas demandé à aller voir une intervention chirurgicale car c'était un stage infirmier, j'avais donc leur habits et pas la blouse car il est important à mes yeux de voir et d'apprécier d'abord le métier d'infirmier et d'aide soignant, de voir leur difficultés avant de devenir médecin. Surtout aillant une mère infirmière j'avais à coeur de ne pas griller les étapes. Un mot de fin? Croyez en vous, croyez en vous, croyez en vous, vous avez la capacité intrinsèque d'avoir votre année, vous avez la capacité de tout déchirer, de tout casser, primant en PASS, doublant ou triplants de PACES vous pouvez le faire si vous vous en donnez le moyens. L'après est si beau que même les plus gros nuages ne peuvent assombrir ce que vous vivrez. Alors serrez les fesses et ca va bien se passer. Et persuadez vous de ceci : If life is a song, this will be my favorite song. Je pense que c'est tout pour moi, merci de m'avoir lu, c'était Gabriel CALZADA. Coeur et Love sur tout le monde. (Désolé pour d'éventuelles fautes c'était des QCMs pas du rédactionnel) dzinthesky 1 Quote
Ancien du Bureau Petit_Bateau Posted October 28, 2020 Ancien du Bureau Posted October 28, 2020 WHOUAA quel beau témoignage @LAmi_Omelette ! Tu mets des paillettes dans nos vies là ! Encore bravo mon frère, heureux de lire ton témoignage ! Révélation Hâte de refaire ce jeu en voiture, où on choisit au hasard les directions Quote
LeMathou Posted October 28, 2020 Posted October 28, 2020 @LAmi_Omelette grande classe chef (merci de nous motiver +++) Quote
virasolelh Posted October 29, 2020 Posted October 29, 2020 Le 28/10/2020 à 11:55, LAmi_Omelette a dit : il est important à mes yeux de voir et d'apprécier d'abord le métier d'infirmier et d'aide soignant, de voir leur difficultés avant de devenir médecin. déjà merci pour ce super témoignage ça réchauffe toujours le coeur !! et merci pour cette phrase plus qu'importante (et dites bjr aux ASH aussi ils sont gentils et très importants <333) Quote
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