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Témoignage stage P2 (médecine)


Tryptophane

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  • Ancien du Bureau

Salut, 

 

maitenant que j'ai passé le cap de la PACES, je contribue à ce post dont les messages de @Zuji et @ShiningRainbow m'avaient plus pendant ma première année.

J'espère que ça donnera de la motivation pendant vos révisions

J'invite aussi mes camarades P2 à raconter leur stage qu'ils soient en médecine ou pas (c'est peut-être bien de faire un autre post si c'est un stage hors médecine ?)

 

*mode père Castor ON*

 

 

Stage en UROLOGIE

 

Ducoup mon premier stage à l'hôpital a été en Urologie. Sur le papier c'est pas la stage le plus glamour, tu as des apprioris, tu te dis que tu vas voir des organes génitaux et pas plus. Au final c'est un stage que j'ai beaucoup aimé, justement par ce que ça a cassé l'image que j'avais de cette spécialité.

 

De manière générale je m'imaginais le service comme recevant des personnes avec des problèmes urinaires et puis c'est tout. C'est pas du tout ça, les patients qui étaient dans ce service (et à l'hôpital de manière générale) sont polypathologiques. Ok le problème "principal" c'est l'appareil urinaire mais ils ont pleins d'autres fonctions d'altérées (defois c'est même hallucinant de voir la liste de problème pour une personne, ça fait une dizaine de lignes, et la tu te dis que t'es un chanceux ^^), les cancers étaient très fréquents. J'ai pas assisté à l'annonce de cette maladie mais je garde une scène assez tragique en tête : c'était un patient qui venait de guérir de sa maladie urologique et donc était super content. Seulement pendant la conversation, le docteur avait aussi parlé de la reprise d'un cancer qui avait été soigné dans le passé, mais il ne l'avait pas compris (moi non plus d'ailleurs). Ducoup après être sorti de la chambre, l'infirmière m'a dit expliqué la situation et dit qu'il ne lui restait que quelques mois à vivre alors qu'il se pensait guérit et qu'il faudra le lui faire comprendre plus tard. Un homme marié avec des enfants.

 

Je savais pas non plus au départ que c'était une spécialité médico-chirurgicale, ducoup avec ma binôme  de stage on a eu la chance d'aller au bloc ! Rien que le fait d'accéder à la partie bloc de était impressionnant, on devait prendre l'ascenceur pour aller ausous-sol de l'hôpital, marcher quelques minutes pour aller chopper un autre ascenseur, après on devait sonner à un interphone et s'identifier pour que des portes coulissantes s'ouvrent (turfu). On s'est changés, bref et on a été voir chacun une opération différente. 

Pour ma part c'était enlever une prostate à cause d'un cancer. Le hasard a fait que je suis tombé sur un patient que j'avais vu en chambre et cette fois j'allais être là pour son opération.

C'était un moment riche, on nous faisait participer en nous posant des questions d'anatomie ou en expliquant la démarche de l'opération, ils m'ont aussi laissé poser un gros catéther sur le patient après qu'il soit endormi (j'avais pas réussit sa prise de sang en chambre mais ça les doigts dans les nez). Un truc qui m'a beaucoupé surpris c'était le fait qu'ils utilisaient pour ouvrir l'abdomen non un scalpel mais comme un espèce de fer à souder : ça permet de couper et en même temps grâce à la chaleur de faire coaguler et éviter la perte de sang. Sauf que la chaleur cramait  aussi les graisses de l'abdomen et ça provoquait des fumées avec une odeur de poulet, c'était assez weird ?

Ce stage c'est aussi un moyen de voir le rôle des différents acteurs à l'hôpital, leurs interractions et te montrer des spécialités différentes. J'ai aimé voir les subtilités du métier d'anesthésiste : pendant l'opération le monsieur à commencé à avoir le hoquet (wtf) ducoup l'anesthésiste lui a fait des injections de curare pour tranquiliser ses muscles. Il y avait aussi une coopération entre le chirurgien et l'anesthésiste : a un moment le chirurgien était dans une zone beaucoup vascularisée ducoup pour éviter les saignements il a demandé à l'anesth d'injecter un produit pour diminuer le rythme cardiaque et donc le débit. Oui anesth c'est pas que endormir, il a un rôle actif pendant l'opération et aussi avant ya beaucoups de questions posées et qui ont du sens pendant l'opération (est ce que vous avez des prothèses dentaires => après avoir endormi la personne ils ont un outil pour soulever la langue et passer un tuyau dans les poumons  et putain qu'est ce que ça tire sur les dents, j'avais peur qu'elles pètent).

Je me suis aussi fais engueuler par ce que je voulais montrer quelque chose du doigt et était trop près de la zone stérile, bref j'ai beaucoup de souvenirs de ce moment là...

 

Pendant le stage tu entres rapidements dans le feu de l'action, après m'être présenté aux infirmiers dans la salle de pause j'ai rapidement commencé le tour de visites  et on m'a  directement demandé si je voulais aller prendre les constantes d'un patient tout seul. Gros moment de panique, je ne savais pas utiliser les appareils de mesure et même je me sentais pas d'être seul dans la chambre avec un patient, je sais pas ce que je suis supposé lui dire ducoup... j'ai donc demandé à ce qu'on m'accompagne.

A la fin du stage tu sais bien te débrouiller, si la sonette sonne tu vas voir tout seul la chambre, tu fais les mesures et les notes sur la feuille de surveillance...

J'ai fait pas mal d'étourderies, car destabilisé par un environnement nouveau. Genre après avoir pris la saturation en oxygène avec une bague sur le doigt d'un patient, je suis parti avec le chariot alors que la bague était encore sur le doigt du monsieur *petit moment de recadrage subit en mode les petios ouvrez vos yeux*

 

 

Je me redis mais ouais ce stage j'en garde beaucoup d'images; de souvenirs et c'est impossible de tout dire, mais n'hésitez pas à venir parler aux deuxièmes années pour qu'on vous raconte un peu tout ça ! 

 

 

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Hello,

Si ça vous intéresse voici quelques souvenirs de ce fameux stage !

J'ai fait le premier en cardiogériatrie et le deuxième en rhumatologie... bon, c'est moins sexy que neurochirurgie mais il y avait du positif quand même ?

 

Alors quand je suis arrivé le premier jour en gériatrie, j'étais pas bien fier avec ma blouse, jamais mis les pieds dans un hôpital, aucune connaissance théorique... un vrai touriste. Au début j'ai commencé avec les aides soignantes qui ont un énorme boulot dans ce service car il faut assurer le plus de confort possible aux patients qui sont très âgés. Beaucoup ne pouvaient pas se déplacer, certains avaient fait un AVC, c'était assez impressionnant de voir toutes les pathologies car ils en cumulaient pas mal... Et pas que du cardio loin de là. Cette première partie m'a permis de m'intégrer plus facilement dans l'équipe... au moins de maîtriser les bases et de faire un peu connaissance avec certains patients.

 

Ensuite je suis passé avec les infirmières et là c'est devenu vraiment intéressant car certains patients avaient de grosses plaies, des cicatrices d'opérations etc. Elles m'expliquaient à chaque fois l'histoire du malade, le matériel, comment faire les soins... J'ai pu faire quelques pansements, ECG,  prendre la glycémie (il y avait une sorte de bouchon avec un ressort et je le cassais tout le temps... j'avais pas l'air doué mais ça faisait au moins marrer les mamies XD)

Humainement c'était vraiment enrichissant, il y avait des sacrés histoires. Certains patients étaient devenus totalement dépendants, suites à un AVC, des démences... ça fait réfléchir. Une patiente m'a expliqué très sérieusement qu'un mouton dansait avec un poney sur le toit de l’hôpital. Il y avait celle qui parlait avec son fils qui n'était pas là aussi et j'en passe.

 

J'assistais aux réunions et quand le médecin chef est revenu de congé il m'a autorisé à le suivre avec les internes/externes et ça c'était trop bien. ?

Ils parlaient entre-eux de clairance, de médicaments que j'avais vu en PACES etc. Lorsqu'ils entraient dans les chambres faire les consultations le docteur donnaient pleins de conseils aux étudiants et leurs faisaient des petits quizz, c'était super intéressant. Il ne faut surtout pas hésiter à demander des trucs aux externes et internes car ils sont très gentils en général.

 

En rhumato c'était pas la même ambiance, c'était beaucoup beaucoup plus cool (un peu trop même), en général les patients étaient plus jeunes et avaient des douleurs. J'avais l'expérience du premier stage et j'ai très vite pris mes marques. J'allais prendre les tensions, la température, la douleur etc. Il y avait moins de choses à faire pour les étudiants mais il ne faut pas se gêner et aller voir dans les couloirs et demander aux médecins de nous montrer des trucs. Comme ça j'ai pu assister à quelques examens complémentaires (ostéodensitométrie, échographies...), les internes m'ont aussi montré des infiltrations (on plante une grosse aiguille dans une articulation pour injecter un médicament).

Le meilleur moment de ce stage c'est quand j'ai croisé le professeur Adou (prof de Purpan !) qui m'a invité à venir voir ses consultations. Il m'a montré les bases de l'examen clinique en présence d'un patient... m'a posé des questions auxquelles je ne savais pas du tout répondre, parlé de physio, anat... bref c'était enrichissant.

 

J'espère que ça incitera les autres P2 à vous raconter leur stage et que ça pourra en motiver quelques uns. C'est pas un stage où j'ai pu faire énormément de choses mais c'était une expérience très intéressante et au coeur de l'hôpital ! ?

Bon courage pour vos révisions

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Bonsoir à tous,

Je fais part, à la suite de @Papa_Dragon que je salue une nouvelle fois, de mon témoignage !

 

Premier stage : la Réanimation

Le sort en était jeté, et je me suis retrouvé en réanimation, qui pour moi signifiait en réalité déchocage...  la réalité est toute autre. C'est un service où seul la vie, "l'existence physique" compte, et rien d'autre. Le seul objectif est que le patient ne meure pas, un point c'est tout.

Si on veut faire très simple : on observe des légumes qui se décomposent toute la journée de plus en plus, qui s'amaigrissent par fonte de leur masse musculaire, après s'être débarrassés de leur masse adipeuse (car si l'organisme n'a plus de glucose à fournir au cerveau, le foie va prendre des acides gras pour les transformer en corps cétoniques qui eux-mêmes iront au cerveau et seront métabolisés en acétyl-CoA... pour rappel, pas d'hélice de Lynen dans le cerveau, n'est-ce pas @Papa_Dragon ? et avant la fin, on se sert dans les muscles et leurs protéines qui sont les dernières réserves)

 

Pour entrer dans les détails : 

Cette première journée était assez marquante. Je suis arrivé, ai enfilé ma blouse, me suis présenté, ai demandé où était le médecin "responsable du stage" (en vacances bien sûr...) et j'ai fait le tour du service. Il est composé de box, contrairement à des services standards qui sont composés de chambres. Ces box décrivent un carré, un carré dont on peut faire dix fois le tour une après-midi si on a rien à faire...

Les infirmiers nous ont présenté à l'interne, qu'on dérangeait finalement un peu! 

Un médecin du service est ensuite arrivé, il fallait réaliser une trachéotomie. Alors, entendons nous bien, pas une trachéotomie chirurgicale comme le Pr Lauwers et le Pr Lopez nous l'ont appris/vous l'apprendront... une simple petite trachéotomie où on place une sonde pour faire passer de l'air. Sur le lit se tenait ce jeune homme qui avait subit un accident de camion, amputé d'une jambe (c'est-à-dire en réalité du genou au pied). Première image assez frappante finalement, pendant le geste opératoire je pensais finalement que peut être la vie était bien courte, ou pouvait être bien vite écourtée... Mais pas le temps à ces considérations, la réa (et la médecine en général) exigent de s'accoutumer très vite à toutes ces réalités, à toutes ces "horreurs". Finalement je me suis accoutumé dans la journée même, moi qui me disais que je ne pourrais ni voir ni toucher un moignon (=membre amputé).

Le tutoiement s'est très vite imposé avec les infirmiers, car comme ils nous l'ont dit, on est dans le même bateau.

Au déchocage, un interne nous a carrément fait comprendre qu'on le dérangeait : "mais vous êtes en deuxième année, ce n'est pas censé être un stage infirmier?" Sans commentaire...

 

Cette première journée, et la suivante, où avec mon binôme @NoOne nous étions affectés l'après-midi, furent très ennuyeuses. On nous a présenté le travail des infirmiers, mais on a vite compris que l'après-midi était calme en réanimation - et finalement partout ailleurs aussi. On nous a également présenté le fonctionnement d'une dialyse. On a enfin pu assister au compte-rendu journalier avec les internes et le médecin responsable, qui discutaient des patients et de leur évolution clinique. 

 

Nous avons donc décidé de passer le matin. Nous en avons parlé au cadre infirmier qui a accepté volontiers. (Toujours oser aller de l'avant et prendre des initiatives.)

 

Le lendemain, changement de rythme. lever 5h30. 6h45 au service... les infirmières étaient en train d'effectuer leurs transmissions : l'équipe de nuit transmettait les informations à l'équipe du matin. 

Ensuite, nous avons été affecté à une infirmière et nous avons effectué tout leur travail avec elle et les aides-soignantes : test de glycémie capillaire, préparation de perfusions, et surtout toilette des patients et de leurs lits (toilette qui nécessite ensuite de remettre des électrodes pour l'ECG selon un code couleur particulier qu'on peut dès lors apprendre!). 

 

Chaque matin des kinés étaient aussi dans le service, pour mobiliser les comateux, ou aussi les patients vigiles, moins nombreux! (on peut également les tutoyer, demander ce qu'ils font, quel est leur rôle, quels sont leurs horaires etc) Une kiné m'a d'ailleurs rappelé qu'un certain T. Lagarde avait fait l'école polytechnique...

 

En réa, les actes invasifs sont inexistants, car tout est déjà branché : voie centrale pour les perfusions de médicaments, etc ! Mais j'ai quand même eu l'occasion d'effectuer une prise de sang pour un bilan biologique. On se rend compte du "vide" qu'il y a sous la peau une fois qu'on plante l'aiguille, et qu'on la tourne pour chercher la veine à piquer.

 

A la fin de mon stage, le jeune homme dans le coma s'est vu prescrire des séances de caisson hyperbare, afin de tenter de le réveiller aussi rapidement que possible. Caisson que nous avons visité, mais il faut en faire la demande ! qui dit hôpital, dit débrouille ! En fait, c'était un stage en "réanimation polyvalente et médecine hyperbare", mais au bout de quelques jours on a vite compris qu'on ne verrait jamais le caisson (sauf si on le demandait!) 

 

Ensuite, une fois acclimaté, vous pourrez, dans les services ordinaires, répondre aux appels des patients et ainsi aider les infirmières dans d'autres petites tâches.

 

En réa, le stage répond bien aux objectifs d'un stage infirmier si vous êtes du matin ! même si ce n'est pas le service où on effectue des prises de sang, ce n'est en soi pas grave! c'est déjà très stimulant. En général, on sortait à midi. Ce qui donnait des journées de cinq heures de travail environ, ce qui était déjà pas mal...

 

La réa est aussi un service où de nombreux spécialistes passent proposer leur expertise... l'un par exemple se baladait dans les couloirs avec sa trottinette, et s'est montré émerveillé devant le cliché d'un patient...

Vous aurez aussi l'occasion d'accompagner des malades passer des scanner, pas très loin du service, ou même voir des internes en radiologie équipés de leur ensemble de radiographie portatif, que l'on peut amener au chevet du patient! Vous pourrez aussi vous voir demander, alors que vous demandez à une infirmière de passage ce qu'elle est venue chercher dans le service, "c'est toi l'interne?"  Non, pas encore... 

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Deuxième stage : la Neurochirurgie

(stage le matin)

 

Changement de service, changement de perspective...
Un service beaucoup plus calme que le précédent. Le travail matinal se résume à répondre aux appels des patients, mesurer les paramètres biologiques (saturation en O2, pression artérielle) et les consigner dans le tableau de suivi. J'ai pu notamment essayer de poser un cathéter.

Dans le nom du service, il y a le mot "chirurgie", donc il faut en profiter...  N'hésitez pas à demander à un des neurochirurgiens et/ou aux internes s'il est possible de passer au bloc. C'était le cas! J'ai donc pu assister à une première exérèse de tumeur crânienne. 

 

Les matinées suivantes dans le service se sont passées de la même façon. J'ai dû faire l'aspiration trachéale d'une patiente qui ne pouvait pas parler mais qui s'exprimait en se débattant à mesure que j'approchais la sonde d'aspiration... c'est dur, mais c'était nécessaire. Chaque matin on devait réaliser le même rituel. Une autre allait bientôt mourir, mais sa famille ne le croyait pas tellement. Un autre est arrivé dans la nuit dans le service et a trépassé aussitôt... nous sommes arrivés le lendemain, il y avait une chambre avec un cadavre.

 

Enfin, qui dit neurochirurgie, dit Patrick C... (n'est-ce pas @Lvic32?) Il ne faut pas hésiter à lui parler, même si au premier abord on ne se sent pas forcément à l'aise avec cette idée.

J'ai donc pu voir au bloc qu'il envisageait de se reconvertir en coiffeur... la première opération à laquelle j'ai assisté sous son divin exercice, était la tonte des cheveux d'un patient. Il n'était d'ailleurs pas très content du shampooing pré-opératoire qu'avait fait l'infirmière... Puis il a laissé place à son interne.

J'ai aussi pu assister à un comblement de la lame criblée de l'ethmoïde. Pour se faire, PC (qui, au passage, ne ne nous considérait pas encore en deuxième année, mais entre la première et la deuxième année) n'est pas passé par les fosses nasales, mais par le cerveau... Ainsi, il a coupé l'os frontal (par exemple) à l'aide d'une scie électrique, recueillit l'os et les débris qu'il a posé dans une coupelle, puis a sectionné la dure-mère, chemina le long du cerveau, à l'aide d'une caméra, jusqu'à la lame criblée. Ensuite, il a dû inciser l'abdomen pour en recueillir de la graisse, puis venir placer cette graisse sur la lame, puis a replacé la partie d'os frontal excisée, à l'aide de joints métalliques, combla les trous restants avec les morceaux d'os que la scie avait aussi dégagé, puis sutura et le tour fut joué ! Sauf que le patient en question devient en partie anosmique... mais on ne peut pas faire mieux.

Sur une autre opération, une pose de dérivation ventriculo-péritonéale (afin de drainer le surplus de liquide céphalorachidien), il m'a demandé quels étaient certains muscles qu'on pouvait à peine distinguer dans l'abdomen (obliques interne et externe).

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Entrer au bloc de Pierre-Paul Riquet, c'est aussi l'occasion d'assister à des opérations de chirurgie maxillo-faciale et chirurgie orale (juste à côté de la neurochirurgie), et d'orthopédie notamment... (par exemple, pourquoi ne pas essayer d'assister à une chirurgie du poignet en présence d'un célèbre orthopédiste toulousain ? Au bloc, on vous donnera très facilement son numéro de téléphone pour le contacter qui plus est !)

Entrer au bloc, c'est finalement avoir accès à d'autres possibilités que ce stage ne propose pas de prime abord. Il ne faut pas hésiter à entrer dans les salles d'opération, à se présenter au chirurgien, et à attendre sa réponse favorable !

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Quelques conseils :

-Il faut se familiariser avec la hiérarchie hospitalière et le monde dans lequel vous êtes plongés !

-Il ne faut pas avoir peur du tutoiement

-en général, une fois avec un pyjama ou une blouse, tout le monde se dit bonjour, que ce soit dans l'ascenseur, dans les couloirs ou dans les services

-osez, n'hésitez pas à demander, à poser des questions, à répondre à un patient, même si vous n'avez pas la réponse, dites-le lui et dites lui que vous allez demander aux infirmiers ou aux internes etc

- finalement la blouse ne vous servira pas... seul le pyjama blanc est le vêtement de l'infirmier et a été dans mes stages infirmiers, le plus utile !

- Pour aller au bloc : il faut demander le pyjama bleu à la lingerie en plus du pyjama blanc ordinaire ! et surtout, s'assurer d'avoir quelqu'un qui ait le badge pour vous y faire entrer!

-prendre des chaussures type crocs c'est pas mal aussi !

-on entre dans un hôpital comme dans un moulin... par exemple, même si vous êtes affectés à un service non chirurgical, il ne faut pas hésiter à demander à un camarade d'un service de chirurgie de pouvoir passer au bloc ! 

 

Enfin, il faut bien se rappeler que ce stage est un stage infirmier, les stages de sémiologie viendront plus tard, assez rapidement finalement au cours de la P2, où on peut réellement assister à une consultation et surtout appliquer la démarche clinique qui a été apprise pendant le premier semestre de P2. 

Un des neurochirurgiens m'a d'ailleurs proposé d'assister à des consultations, donc le stage infirmier peut se prêter à cela aussi!

 

Enfin, connaissez-vous la différence entre Dieu et un neurochirurgien? C'est que Dieu ne se prend pas pour un neurochirurgien. (la première fois que j'ai entendu cette blague, c'était dans le service !)

 

Accrochez vous en cette dernière semaine de révisions ! Donnez vous les moyens d'y arriver !

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  • Ancien du Bureau

Très beau poste de mon binôme la célèbre @Langinase, pas grand chose à ajouter sur le déroulement...

Les messages à bien retenir sont d'oser (demander, se déplacer...), parce que sinon il ne se passera pas grand chose. Vous n'êtes pas de base dans la machine en fonctionnement qu'est l'équipe de soin, à vous de vous y intégrer, sinon vous ferez vraiment un stage "plante verte", et ça c'est pas très fun... Je ne vais pas vous refaire le déroulement, mais voici quelques anecdotes en plus:

Petite différence de ressenti: j'ai trouvé le stage de neurochir beaucoup plus dur émotionnellement que celui en réa. Je pense notamment que je me souviendrais toute ma vie d'une patiente qui ne pouvait pas parler, mais uniquement dire "tutut", bien que totalement consciente et lucide, et qui voulait qu'on lui apporte un pot de chambre pour uriner. Il a bien fallut 5 min pour que l'infirmière et moi comprenions, à coups de mimes et de devinettes, et le désespoir croissant dans les yeux de la patiente était extrêmement chargé en émotion.

Dédicace aussi au patient mort au moment de notre arrivé, dont j'ai fait la toilette post-mortem. Ce n'était pas si dérangeant au début, puisque ayant fait avant le stage en réa, j'avais lavé de nombreux patients dans le coma, et c'est juste à la fin que j'ai eu un choc rappel de la situation. En effet, après le séchage à l'aide d'une serviette, j'ai posé ma main sur la jambe du patient, qui était... froide. Normal me direz-vous, il est mort. Mais on avait commencé la toilette juste après la mort, le corps était chaud, et c'est l'eau froide qui l'a refroidit. J'avais l'habitude que les patients soient un peu plus froid après la toilette, mais là forcément il était complètement froid, rappelant d'un coup la situation. J'ai eu un petit choc et j'ai retiré ma main comme si je m'étais brûlé ^^

Pour nuancer ces anecdotes un peu "glauque", ces stages ont quand même était un super moment ! Même s'ils n'ont pas beaucoup de temps, là où on était, les équipes étaient là pour nous, notamment pour nous aider dans nos premiers pas dans les difficultés émotionnelles de ces moment là. Ce premier contact avec le monde hospitalier était une très bonne expérience où j'ai appris beaucoup de choses #lesélectrodesàECG (désolé aux infirmiers qui ont supportés mes "pourquoi ?" 5 heures d'affilés, je m'étonne d'être encore en vie). On s'est quand même bien amusé (dédicace au patient qui se foutait de notre gueule parce qu'on s'était tapé le concours pour venir lui changer son pansement à 10 cm de son cul, ça l'a fait beaucoup rire, mais merci à lui d'avoir était mon cobaye pour beaucoup de choses ensuite. C'est en effet l'un des meilleurs points du stage pour moi: contrairement aux autres soignants, on a le temps de parler aux patients, et c'est positifs pour les deux: ils y gagnent une écoute, quelqu'un qui peut répondre à leurs questions, et nous on apprends (beaucoup), et après on peut leur faire des prises de sang sans qu'ils râlent !

Allez, une dernière petite anecdote et j'arrête de radoter: un des matins, les machines pour prendre la tension ne marchaient pas. La solution est donc de prendre la tension avec un stétho et un brassard. On est donc sortit de la salle de soins un stétho autour du coup, très fier et le sentiment d'être vraiment médecin. Dans le couloir on a croisé les internes du service, qui se sont allègrement moqué de nous et de nos stétho (peu utile pour eux en neurochir). Bon après test, c'est vrai que le stétho autour du cou, c'est classe, mais ça tient pas et c'est vite relou.

 

Bref, ne lâchez rien pour le concours, c'est pas lui votre objectif, c'est ce qui est après, et ça vaut le coup ! Et pareil que les messages de l'an dernier, si vous voulez en parler autour d'un café ou autre (je ne bois pas de café ? ), cette semaine ou après le concours, pas de soucis faites-le moi savoir !

 

[édit] oh punaise oui j'avais zapé Patrick !

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Il y a 4 heures, NoOne a dit :

la célèbre @Langinase

qui va malheureusement se rendre encore plus célèbre dans une semaine...

 

Il y a 4 heures, NoOne a dit :

Dédicace aussi au patient mort au moment de notre arrivé, dont j'ai fait la toilette post-mortem.

dédicace aussi au patient qui s'était mis à crier chaque matin dans sa chambre !

dédicace à celui qui voulait tout le temps que les infirmières l'habillent histoire d'en profiter un peu !

dédicace à Monseigneur (pas Patrick cette fois-ci mais un patient que les infirmières avaient renommé comme ça)...

 

Il y a 4 heures, NoOne a dit :

[édit] oh punaise oui j'avais zapé Patrick !

Comme peut-on zapper Patrick ?

 

Et toi @Chat_du_Cheshire ou @La_Reine_Rouge , pas de témoignage de ton merveilleux stage ?

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  • Ancien du Bureau

oh oui le patient qui crie ! Je l'avais zapé aussi ! Ma mémoire est remplie de semoule et de cardio ? 

Tellement de bons souvenirs, j'espère que les stages de sémio seront aussi cools

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  • 2 months later...

Hello, 

 

En ces durs mois de mars/avril je pense qu'un bon pavé peut en remotiver certain(e)s! 

 

Stage infirmier (août) 

Service USLD (unité de soins longue durée) à l'Hôpital Garonne 

Bien que souvent critiqué comme service vu que la moyenne d'âge doit être environ de 85 ans, beaucoup diront que l'on a rien à faire chez les personnes âgés. Mais bien au contraire, lors de ces premiers contacts dans un service hospitalier, une bonne chose quand on est étudiant c'est que l'on peut prendre du temps face à un patient contrairement aux médecins la plupart du temps.

Certes ce n'est pas un des stages les plus "intenses" mais on est quand même souvent face à des cas assez critiques (et qui parfois testent nos limites), par exemple on devait faire la toilette et donner de l'insuline à un patient dans le coma en Hygis contact (donc port de gant et de masque obligatoire) qui avait aussi subit une trachéo qui s'était infectée et donc on devait aspirer sa trachée (assez gore j'avoue). Mais avec ce patient on a aussi pu voir le côté éthique de la profession médicale étant donné que la famille et les médecins étaient en désaccord sur le traitement à suivre. 

Ce type de service aussi, on est souvent confrontés à la mort, on peut aller donner un médicament à l'une de nos patientes pour ensuite apprendre que 10min après elle a fait un AVC, ou alors voir une chambre vide le lendemain. Donc quand vous leur avez parlé la veille parfois pendant un long moment pour les occuper (et à vous aussi), cela peut faire une sensation assez bizarre même si la mort est quelque chose de naturelle. 

 

Service anesthésie/réanimation au CHU Rangueil 

Alors si avant on était pas dans l'intense... Là c'est le grand plongeon, mais c'est là aussi où j'ai appris rapidement. Même si en USLD j'avais pu faire de nombreuses prises de sang et surtout de nombreux vaccins (vu que tout le service devait être vacciné), ici on m'a laissé faire des gazométries artérielles, de nombreuses prises de sang qui se font plus dans l'urgence que précédemment. 

Le premier jour, j'étais en réa1 avec des cas assez atypiques (bactéries mangeuses de chair et tout ça, les infirmières me montraient des photos avant de rentrer dans le chambre pour savoir si j'allais pouvoir tenir ou non face à ce genre de cas). Mais la plupart étaient assez stables. 

Alors que le reste de ma semaine, j'étais en déchocage, une petite partie de ce service qui ne contient peut être que deux chambres mais dont l'intensité est vraiment démultipliée. On avait des cas assez intenses qui sortaient des urgences et qui devaient être stabilisés, du coup on avait un gros roulement et souvent le patient de la veille avait déjà changé de service quand je revenais le lendemain matin (du coup je demandais aux infirmières ou aux internes son devenir). Mais un jour, on a eu un père de famille assez jeune ayant subi un accident de la route et qui était désormais en mort cérébral malgré tout les soins apportés par le personnel hospitalier. J'ai donc pu assister à une annonce de mort à la famille, et je vous avoue que ça m'a énormément chamboulé sur le coup. Une annonce de mort surtout pour une personne aussi jeune (il devait avoir dans les 45 ans) à sa femme, ses parents et ses enfants du même âge que moi, c'est ici qu'il faut comprendre pourquoi il ne faut s'identifier à ceux que l'on a en face. 

 

Stage clinique 

Service Pneumologie (Oncologie Pulmonaire) à l'Hôpital Larrey 

Ici on retombe un peu comme en USLD, la moyenne d'âge peut être assez élevée vu qu'on se trouve en oncologie, mais c'était probablement un des services où j'ai beaucoup appris de la sémiologie. Avec des externes et une interne adorable qui m'ont bien accompagné les premiers jours, elles m'ont ensuite laissé faire des observations, des suivis de soins seules. 

Puis j'avoue qu'avec le beau stéthoscope, les bruits pulmonaires ça fait du" bien" de les entendre après les avoir lu pendant plusieurs mois. 

Durant ce stage clinique, on apprendre à se servir des logiciels, ça peut paraître un peu stupide dit comme ça, mais c'est super important : quand on nous demande de faire des entrées, on peut se préparer grâce aux logiciels en vérifiant ces antécédents, en regardant les derniers soins opérés, vérifier sa prescription et ensuite lui demander lors de l'interrogatoire si il a un bon suivi. 

De même, ce service a pu me permettre de bien reconnaître sur des radios et des scanners les différentes pathologies pulmonaires, mais aussi m'a permit de découvrir un peu l'oncologie et qu'au fond ce n'est pas que triste, c'est quelque chose de très poussé surtout avec les nouveaux traitements qui sont développés (et du coup on pouvait entendre lors des réunions tous ces cours d'ICM sur le droit, sur les AMM et tout ça). 

 

Service Néphrologie au CHU Rangueil : 

Alors le service dans lequel j'étais, ils ne venaient pas du tout pour des dialyses ou quoi. On avait tout type de maladie, le malade venait quoi qu'il ait tant qu'il avait été transplanté un jour (même si c'était il y a 30ans). Il y avait donc un roulement assez important tout les jours, ce qui nous permettait de faire de nombreuses entrées (seuls) tout les après-midi.

 

Au niveau des maladies, j'ai tellement appris de choses diverses : entre les méningites, les problèmes neuronaux, de simple fractures costales ou tout simplement des problèmes rénaux. 

 

Etant donné que l'on avait pas fait la néphrologie encore en cours, l'interne nous avait conseillé de lire quelques chapitres du collège (ce que l'on apprend pour les ECN) ce qui m'a été très utile surtout pour comprendre encore plus les quelques diurétique que l'on avait vu en cours, mais aussi les prescriptions que l'on relisait (puis quand votre patient vous liste ces médicaments et que vous vous sentez un peu bête à ne même pas savoir comment l'écrire...). 

Là-bas j'ai également pu voir une biopsie rénale, qui se fait en anesthésie locale sauf que le patient était très très très agité vu qu'il avait peur des aiguilles (et que celle des biopsies doit bien faire 10 à 15cm). Cela se faisant en se guidant par un échographe, on a pu apprendre à lire en même temps des échographies pour trouver les reins, et aussi reconnaître les artères rénales et voir si l'aiguille va ou non dans le bon angle. 

 

Service de médecine vasculaire au CHU Rangueil : 

Etant donné que comme en pneumologie, on avait déjà vu le sémiologie vasculaire et cardiaque en cours au premier semestre, c'était fantastique de pouvoir comprendre de quoi les médecins parlaient sans devoir travailler le soir pour essayer de les comprendre le lendemain. De plus, la chef de clinique nous avait passé dès le début de notre stage un petit livret qu'elle donne aux externes sur la sémiologie cardiaque et vasculaire qui rassemble tout ce qu'il faut savoir sur les grandes pathologies et comment les traiter (et aussi elle nous a donné un badge à notre nom du coup ça fait assez classe, et croyez moi je l'ai encore le badge). 

 

 Un petit plus de ce service c'est que l'on pouvait faire plusieurs choses : 

- On pouvait faire le tour des chambres et faire les entrées l'après midi, et le suivi le matin

- Voir des petites opérations (comme une coronarographie qui était vraiment magique)

- Voir des grosses opérations en demandant préalablement au service de chirurgie vasculaire

- Aller en consultation : soit avec les échographies (ou je suis allée, et c'était vraiment bien de pouvoir apprendre qu'avec une simple échographie on pouvait faire le suivi de sténoses ou d'anévrysmes d'aorte/artère rénale/carotide ou encore suivre leur calcification

 

 Même parfois la chef de clinique était venu nous chercher avec l'un de mes binômes pour que l'on vienne en 2/2 voir sa patient en consultation car on pouvait entendre un souffle sur ses artères rénales. (donc franchement magnifique chef de clinique, qui est aussi l'une des meilleures professeurs en P2) 

 

 

Petite conclusion sur le comportement à avoir 

Il ne faut pas être trop abrupte et demander à tout faire dès son premier jour, sinon tu vas être souvent vu très mal par les infirmières/externes qui ne te laisseront totalement rien faire dans ton stage. 

Mais plutôt demander les premiers jours à les suivre et observer les gestes techniques pour ensuite demander si c'est possible que la prochaine fois tu puisses le faire sous sa supervision et si tout se passe bien, elle te laissera le faire seul petit à petit. 

Être ouvert aux autres, et pas qu'au personnel de santé mais aussi aux patients : ce stage est l'un des seuls moment où l'on a le temps d'être avec eux, de comprendre leur situation en hôpital. En médecine vasculaire, je suis restée une fois plus de deux heures avec une patient pour faire son observation, juste parce qu'elle avait besoin de parler, et en sortant de a chambre j'ai failli pleurer quand elle m'a dit "Vous ferez un excellent médecin" 

Quand on enfile la blouse, aux yeux du monde on a une certaine responsabilité de soins, mais cela ne veut pas dire de rester impassible et insensible aux autres. (faut pas tomber dans le stéréotype des bons médecins qui ne parlent pas beaucoup aux patients et qui savent tout instantanément). 

 

Mais sinon oser et rester gentils avec ceux qui vous entoure car peut être que vous reverrez le personnel soignant plus tard dans votre carrière (et puis c'est pas gentil d'être méchant

 

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  • Élu Etudiant

Bonjouuuuuuuuuuuuuuur ?

Je viens moi aussi participer à ce formidable post, qui m'avait vraiment motivé l'an dernier, pour partager un peu mes stages, et aussi pour lui redonner un peu de visibilité ?

(Je dis on dans ma narration dessous parce que j'étais jamais seul en stage, et que ça vous montre que mon avis était partagé ? ) 

Pour mes stages infirmiers, j'en ai eu deux vraiment différents, un en pneumologie, et un en Soins de Suite et Réadaptation en neurologie. 

Et pour ce qui est de mes stages cliniques, j'ai fait une semaine en pneumologie, une en néphrologie et une en médecine neurovasculaire. 

 

Stage infirmier en pneumologie

L'appréhension totale! Tu arrives dans un service, sans trop savoir ce que tu fous là, parce que tu connais rien etc...

Tu as peur de faire une bêtise à chaque fois que tu touches à quelque chose, et prendre la tension est pour toi une épreuve de chaque instant! 

 

Mais finalement, on se rend très vite compte que les infirmières sont super gentilles, même si parfois elles sont exigeantes... 

En plus, ce service était avec des personnes qui avaient des soins de longue durée, mais qui n'étaient pas forcément en mauvais état, ce qui fait qu'il y avait une assez bonne ambiance, et que même les patients rigolaient avec nous. 

Certains étaient atteints de la mucoviscidose, donc ils venaient pour leur cure d'antibiotiques, et c'est même eux qui me montraient comment bien changer leur perfusion, ou me disaient quand je faisais une erreur. 

C'était un stage vraiment intéressant, parce que l'équipe soignante nous a très vite intégré, on a fait des horaires supérieures à celles qui étaient supposées être les nôtres, mais en même temps, on se sentaient aussi vraiment actif et utiles, et chaque jour on finissait la journée super contents. 

On a même pu voir une ponction pleurale (on enlève l'air qui s'est glissé entre les deux feuillets de la plèvre) ?

Donc même si "techniquement" on a pas fait grand chose, pas de prises de sang etc.., on a pu vraiment participer à la vie du service et c'était vraiment cool.

 

Stage infirmier en SSR de neuro : 

Changement total d'ambiance... 

Tu arrives le matin, tu sais pas trop à quoi t'attendre non plus, mais j'étais pas spécialement au courant que c'était de la neuro, et donc je n'étais pas prêts à ce que j'allais y voir...

Bref, pour le coup, c'est un stage qui était vraiment difficile, parce que le service en lui même est très dur à vivre. 

On y trouve des gens qui ont des séquelles importantes d'accidents neurologiques, donc ça va de la personne dans le coma qui ne peut plus faire grand chose et au pronostic très défavorable à la personne hémiplégique qui a besoin de temps et d'encadrement pour espérer récupérer sa mobilité. 

Donc la première visite que j'ai faite a été très difficile, parce que tout ces gens sont quand même assez jeunes, que rentrer dans la chambre d'un patient comateux est une expérience un peu compliquée et que certains patients sont aussi compliqués, parce que la rééducation ça va lentement et que tous ont envie d'aller mieux, sans que ce soit forcément possible, en tout cas pas sur le court terme. 

Mais du coup, en une semaine, on a pas vraiment le temps de voir les progrès des gens qui sont là, et donc o se retrouve simplement face à des situations difficiles, sans pouvoir voir la lumière qu'il y a au bout de leur tunnel...

C'était donc un stage compliqué mais humainement très formateur, parce que même si au début j'avais l'impression que j'allais pleurer à tout moment, tu te dis que tu dois rester neutre devant tes patients, et comme j'ai pu beaucoup discuter avec les internes, dialoguer avec eux a aussi changé l'image que j'avais de ce service. 

 

 

Stage Clinique en pneumologie : 

 

Encore un stage en pneumo, cette fois-ci dans un autre service, et surtout, avec une blouse et un stétho ?

Pour le coup, j'ai été encore une fois avec des patients qui n'étaient pas forcément super compliqués, c'était de la post-urgence, donc les patients venaient chez nous après être sortis des soins intensifs, mais ils restaient juste en surveillance avant de pouvoir sortir globalement. 

L'avantage, c'est qu'il y avait plein d'externes, et des internes qui étaient aussi assez présents et bienveillants, du coup on a pu voir/apprendre encore plein de choses pour complémenter les enseignements qu'on avait déjà eu. 

Certains de nos profs étaient même dans le service et nous on réexpliqué certaines petites choses, donc l'ensemble était vraiment bien, et même si comme pour tout, on est restés limités à nos capacités et connaissances de P2, on a pu découvrir sur le terrain de stage ce dont on nous avait simplement parlé en cours ? 

 

 

Stage Clinique en Néphrologie : 

 

Encore une fois, je suis @Fugu sur le terrain de stage, même si on est pas dans le même service ? 

J'étais dans un service avec très peu de patients, 6 au total, mais qui nécessitaient une grosse surveillance car ils avaient tous des néphropathies assez importantes, parfois même avec des complications et beaucoup étaient dialysés. 

Encore une fois, c'était un service où il n'y avait pas forcément beaucoup de mouvement, mais l'interne et l'externe ont quand même essayé de nous en faire tirer le meilleur parti, en nous montrant pas mal, même si j'avais du mal à tout comprendre ? 

Mais de cette semaine là, il y a une chose dont je suis heureux! 

J'ai eu la chance d'aller au bloc, pour voir une transplantation rénale. Et si parfois je trouvais que les journées étaient un peu longue dans le service, avoir cette opportunité là c'était génial. 

Je pense que c'est un de mes meilleurs souvenirs de stage, parce que savoir qu'une patiente très jeune et qui allait avoir de gros problèmes peut être aidée par la transplantation d'un rein, voir toute l'équipe au travail pendant la chirurgie, et pouvoir voir le lendemain la patiente qui se remet déjà très bien de son opération, et qui récupère de sa maladie, c'est presque de la magie à mes yeux.

Ajoutez à cela le fait que le chirurgien soit pédagogue et explique pendant l'opération les diverses étapes, et montre ce qu'il fait, même si on ne pouvait pas vraiment tout bien voir, et je pense que vous pouvez comprendre pourquoi ça m'a tant marqué, et pourquoi j'aime la médecine ? 

 

Stage clinique en neurologie vasculaire : 

 

Cette fois-ci, c'est un service à Purpan, qui consacré aux personnes qui ont fait des accidents vasculaires qui ont des répercussions neurologiques. 

C'est donc majoritairement des AVC (d'ailleurs certains de leurs patients finissent par aller dans le service de neuro où j'ai fait mon stage infirmier pour continuer leur récupération), mais de gravité assez différentes. 

Ici, c'est encore une fois un service post-urgence qui a trois buts principaux je dirai. 

Premièrement, trouver la cause de l'accident si jamais ça n'a pas encore été trouvé, où comprendre pourquoi ? 

Ensuite, faire une surveillance pour éviter la récidive et s'assurer du bon fonctionnement du traitement. 

Et enfin, aider à la récupération pour les patients les plus touchés. 

 

Encore une fois, c'est un service où je ne comprenais pas tout, notamment parce que la neuro, même si on l'aborde un peu en PACES, elle est éminemment plus complexe en réalité, et qu'en plus en PACES j'avais eu du mal à tout comprendre. 

Mais c'est là où je suis tombé amoureux de ce service. C'est que l'après midi, le professeur ou un de ses chef de clinique nous faisait pendant 1h un cours au lit du malade, pour nous réexpliquer tout, prendre le cas du patient pour montrer certaines atteintes de nerfs, nous expliquer pourquoi ça faisait comme ça...

Et comme ça, on comprenait beaucoup mieux le service, et on comprenait mieux aussi ce que faisaient les médecins, parce qu'ils nous avaient aussi expliqué l'interrogatoire en neurologie, ce qu'on recherchait et de quelle façon. 

C'était vraiment super enrichissant. 

 

Donc, pour résumer, si jamais vous trouvez ce message trop long (je ne vous en voudrai pas promis, mais j'ai déjà sythétisé, donc je peux rajouter des trucs discrètement ici ? )

Les stages, c'est un terrain à la fois magnifique et déprimant, parce qu'on est parfois confrontés à une dure réalité, que ce soit celle du patient ou du personnel soignant. 

Mais j'y ai vu une grosse bienveillance, que ce soit par les infirmières, les aides soignants, comme le personnel médical. 

Personnellement j'ai pas trop pratiqué au niveau infirmier (j'ai toujours pas fait de prise de sang ? ) mais j'ai quand même vu des aspects vraiment différents de la médecine et je pense que c'est encore très exhaustif. 

Tout ce que j'ai vu n'était pas tout blanc évidemment, mais malgré tout, au même titre que lire ces messages rebooste les PACES, et bien faire es stages ça rebooste des P2, parce que la médecine c'est quand même souvent une vocation, et ces stages, ça nous rappelle pourquoi on est là ❤️ 

Mais il ne faut pas en avoir peur, on doit tout apprendre et se dire que dans 5 ans, ça pourrait être moi à la place de ces internes, oui c'est un peu flippant, mais ça fait aussi réver. 

 

Et pour conclure, n'allez jamais en stage en étant déshydraté et sans avoir beaucoup mangé à midi, surtout quand il fait très chaud dans le service, parce que sinon, vous allez tomber dans les pommes. 

Révélation

J'ai mis 30 mins à faire un malaise à mon premier jour de stage... ? 

 

Si jamais vous voulez discuter de trucs, n'hésitez pas à me MP ❤️ 

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Heeeey je viens aussi rajouter mon petit avis sur ce sujet qui m'avait re motivée en PACES, pour vous expliquer un peu ce que fait un P2 à l'hopital ☺️

J'ai plein plein d'anecdotes à raconter, et tout écrire c'est beaucoup trop long (et chiant à lire du coup) mais si vous voulez en parler en MP ou en vrai n'hésitez vraiment pas à m'envoyer un message!

 

A Purpan on a un fonctionnement de stages un peu différent des Rangueillois qui viennent de témoigner au dessus :

- 3 semaines de stage infirmiers (1,5 semaines dans chaque service) sur des demies journées avant la rentrée de septembre, le but est d'apprendre le fonctionnement des services et autant de gestes infirmiers que possible, avec les infirmières (IDE) et les aides soignantes (AS)

- 2 fois 1 mois de stage de sémiologie (donc vrai stage médical et pas infirmier) au deuxième semestre, non stop dans le même service, tous les après midis

 

A savoir que dans un service d'hospitalisation, les actes médicaux et infirmiers ont lieu le matin (visites, chirurgies, et actes techniques en tout genre). L'après midi on fait surtout du suivi et de la surveillance et c'est le temps pour les patients de recevoir les visites de leurs proches. En P2 on en profite pour aller voir les patients, discuter avec eux, s'entrainer à l'interrogatoire et à l'examen clinique (qui a ses spécificités selon les services) --> Pratiquer sa sémio. Mais souvent c'est aussi très interessant d'aller le matin en stage, même si on se retrouve assez nombreux psq on se rajoute aux externes qui eux viennent le matin, c'est là qu'on voit vraiment le travail de médecin et qu'on peut assister aux réunions de service, et aux blocs si on est en chirurgie ?

 

Stage inf en Médecine interne (Le Tallec à Pierre Paul Riquet aka PPR)

La médecine interne c'est le service de Dr House! Ultra intéressant, un vrai coup de coeur pour ma part. Les patients hospitalisés sont de tous âges, avec des pathologies complexes et très diversifiés, la plupart du temps on ne sait pas ce qu'ils ont en arrivant et les médecins font énormément d'investigations pour essayer de comprendre leurs maladies, on voit des cas très rares (et autant dire qu'avec nos connaissances de PACES on comprend absolument rien). C'est l'occasion de voir des biopsies, des examens cliniques complets, d'accompagner les patients aux examens complémentaires (IRM, scan etc). On venait parfois le matin pour voir les actes médicaux. L'aprem on apprenait les gestes infirmiers et d'aides soignants; prendre la tension, l'oxymétrie, faire des prises de sang... On avait pas mal de contact avec les patients (les infirmiers sont généralement bien plus proches des patients que les médecins, c'est un métier beaucoup plus humain que celui de médecin à mon avis...), c'était très enrichissant. L'équipe IDE/AS était adorable, ils nous ont pris sous leur aile (même s'il faut forcer au début, rappelez vous toujours qu'en P2 vous ne SERVEZ A RIEN dans un service, on ne sait rien faire, on est un peu un poids pour les équipes soignantes, et ils n'ont clairement pas le temps de nous former... Donc il faut être modeste et actif, demandez à suivre tout le monde et proposez votre aide à chaque fois pour soulager le personnel et vous faire apprécier, c'est comme ça qu'ils vous apprécieront et vous consacreront du temps, il faut être dynamique, souriant et toujours prêt à aider (donc rangez les chambres, faites les lits et le ménage et vous aurez des formations en prise de sang bien mérités ? )

 

Stage inf en soins intensifs de neurologie (PPR)

J'avoue que quand j'ai vu le nom du service sur ma feuille d'attribution de stage, j'étais super heureuse. En pratique ça a été le stage le plus difficile à vivre sur le plan émotionnel. Les SI de neuro, c'est énormément de prise en charge de patients après des AVC ou AIT ayant entrainé d'énormes séquelles, physiques et psychiques. La plupart sont paralysés, ont de grosses déficiences motrices, sensorielles, sont devenus des "légumes" suite à leur accident... On venait en stage toute la journée. Le matin était très fatiguant moralement et physiquement mais a vraiment créé des liens avec les IDE et les AS. Dans ces services elles se répartissent en binome 1IDE/1AS auquel on venait greffer un P2. Chaque binôme s’occupait de 3 à 4 patients. Le matin il fallait leur donner à manger (à la cuillère bouchée par bouchée pour certains) puis les laver. La toilette c'est vraiment un moment particulier, on n'est pas préparé à laver une personne (souvent âgée) comme ça quand on sort de la PACES. C'était des moments assez forts avec certains patients, car vraiment essentiels pour eux, qui leur rend un peu de dignité dans des moments extrêmement difficiles pour eux. Cela permet aussi de développer de vraies relations, parfois de rire avec eux quand il vont mieux. Ils restent souvent hospitalisés longtemps, on a le temps de les revoir et de s'attacher, de voir leurs progrès avec les réeducations (et aussi parfois malheureusement la descente aux enfers de certains quand on n'arrive pas à les soigner...). Ensuite il fallait ranger les chambres, faire les lits, mobiliser les patients (là votre aide de P2 sera la bienvenue, il faudra un peu se casser le dos pour déplacer les patients du lit au fauteil ou du lit au bac de douche ? ). L'après midi on assistait généralement aux soins kinés, c'était génial, car les kinés en neuro étaient adorables et très très compétents et pédagogues, ils nous expliquaient en quoi consistaient leurs soins, l'anatomie des régions du cerveau touchés par les AVC des malades... Bref un stage extrêmement enrichissant sur le plan humain et médical mais aussi très triste (en particulier quand des patients qui ont l'âge de nos parents ou plus jeunes passent dans le service, que leurs familles viennent les voir et qu'on se projette du coup très bien dans l'horreur qu'ils sont en train de vivre).

 

Stage de sémio en hématologie (secteur lymphome et leucémies) à l'oncopole

Premier stage en blouse, avec son propre stétho (même si on ne peut pas l'utiliser quand les patients sont en aplasie...) et son nom sur la blouse (c'est une petite fierté quand même). Un service très intéressant, où on a pu pratiquer la sémiologie +++. On était en binôme, l'après midi avec des internes qui nous donnaient des petites missions sans nous assister (du genre va faire l'interrogatoire de tel patient + examen clinique complet et compte rendu) --> Donc très autonomisant, on revenait ensuite pour discuter avec l'interne de ce qu'on avait lu, si elles avaient le temps elles nous expliquaient les pathologies et les traitements. Il y avait énormément d'essais cliniques dans le service (pour les Maraichers le cours de Puisset <3<3<3 sera le plus utile dans ce service, vous trouverez les médicaments dont il parle dans ses exemples, enfin un peu de concret!!). Niveau actes techniques, c'est l'occasion de voir énormément de myélogrammes et de ponctions lombaires. On est parfois venus le matin pour voir les visites avec les PU-PH et les RCP (réunions pendant lesquelles tous les médecins et internes du service + biologistes etc se concertent sur les traitements à donner aux patients, les chimios... En P2 on comprend rien mais c'est trop classe à regarder?)

 

Stage de sémio en Chirurgie maxillo-faciale (PPR)

J'y suis encore en ce moment... Et c'est génial. C'est un énorme service, qui comprend à la fois une unité d'hospitalisation, une de consultation et des blocs (3 de grosse chirurgie et un de petite chir, sous anesthésie locale). Il y a énormément d'internes, on se met en binôme avec un interne chacun (ou plutôt, on suit chacun son interne ?) et on le suit dans sa journée: c'est un service très très diversifié, tout les jour on voit des choses différentes: fentes palatines chez des enfants, reconstructions d'oreilles suites à des agénésies, problèmes dentaires, fractures de nez, de mandibules, d'arcades, réparation de fracture du plancher de l'orbite (ça doit vous rappeler un cours de tête et cou, et j'ai bien failli tomber dans les pommes pendant cette opération, mangez bien avant vos stages, psq les opérations qui durent jusqu'à 14h quand vous avez déjeuné à 6h c'est impossible à tenir, surtout quand on est debout sans bouger à tenir les écarteurs...), énormes opérations du type reconstruction de mandibule avec des fibula (oui oui), greffes... C'est l'occasion évidemment d'aller au bloc, d'apprendre à se mettre en stérile... Vous allez pouvoir rester à côté du chirurgien (dont de fameux profs de tête et cou de paces...?) pendant les opérations, couper les fils des points et tenir les écarteurs, c'est pas grand chose mais c'est ouf de pouvoir assister aux opérations de si près, surtout quand les chir et les internes vous expliquent ce qu'ils font!! On va aussi en consultations avec des familles, et en service d'hospitalisation pour les patients en soins de longue durée post opératoires. C'est super enrichissant, et ce genre de services high tech ça fait rêver!!

 

J'espère que c'était pas trop long et que ça vous apportera un peu de concret dans ces heures sombres de fin d'année... 

Courage, vous êtes dans la dernière ligne droite ?:maraich::tat:

 

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  • 1 month later...
  • Élu Etudiant
Le 28/03/2019 à 16:33, Chat_du_Cheshire a dit :
Le 28/03/2019 à 14:38, Le_Nain a dit :

Super intéressant ! 

Hey le @Chat_du_Cheshire tu nous raconterais l'histoire de ton stage ! 

C'est en projet ?

Alors le Chat ton projet est tellement attendu qu'on dirait Half life 3 ! ?

Allez raconte nous tes stages pour mettre un peu de soleil dans nos mornes journées (il faudra aussi moult détails de tes péripéties et quelques uns de tes gaffes aussi !)

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  • 6 months later...
  • Ancien Responsable Matière

Bonsoir à tous ! En ce début du mois de novembre, je viens contribuer à ce sujet du forum qui est l'un, si ce n'est LE sujet du forum qui m'a été le plus bénéfique lors des mes 2 ans de PACES. En effet, j'adorais lire ce genre de témoignages qui me redonnaient de la motivation et le sourire dans les moments compliqués, tels que ce mois de novembre. J'espère que ça sera pareil pour vous 🙂 

 

Je vais d'abord vous parler de mon premier stage infirmier, à savoir mon stage dans le service de maladies infectieuses et tropicales du CHU Purpan. Lors des révisions (l'autre moment compliqué de l'année, t'as compris 😉 ), je vous parlerai cette fois ci de mon second stage qui était dans le service d'anesthésie-Réanimation du CHU Rangueil où j'ai également pu aller aux blocs opératoires de chirurgie vasculaire, chirurgie plastique et chirurgie cardiaque.

 

Tout a commencé avec la récupération de la blouse, cette fameuse blouse si symbolique. Pour ce faire, on a du aller à la laverie et la vérité j'ai galéré à trouver, vous le verrez, se perdre dans l'hôpital est très aisé, c'est si grand... Une fois la carte permettant d'accéder au distributeur automatique de vêtement (DAV pour les intimes) récupérée, j'ai pu retirer et enfiler ma première blouse. Ça été un moment particulier dans le sens où c'est le premier élément qui te fait prendre conscience que tu passes un cap dans tes études, tu rentres, doucement (très très doucement) mais sûrement dans l'équipe des soignants. Dans un premier temps j'en étais très content, mais j'ai été très vite rattrapé par la conscience de savoir peu si ce n'est rien sur la prise en charge des patients et que donc cette blouse je ne la méritais pas encore pleinement.

 

Avec mes deux co-stagiaires, on s'est ensuite rendu dans le service de maladies infectieuses et tropicales, appelé SMIT. On s'est présenté aux infirmières en disant, tout gênés, "bonjour nous sommes les étudiants en deuxième année de médecine". C'était le première fois que je disais que j'étais en deuxième année et je vous assure que ça fait bizarre quand on a passé les deux années précédentes en PACES, à se demander si un jour ça allait se terminer et si un jour, on allait réussir. Nous étions en stage l'après midi, et nous arrivions donc pile au moment de la transmission (ou trans') des infirmières du matin avec celles de l'après midi. En les écoutant parler des patients, j'ai vraiment eu l'impression d'être un gros débile, je ne comprenais pas grand chose de ce qui se disait, il y a tellement d'acronymes, de termes et de médicaments qui me sont inconnus. 

 

Une fois la transmission terminée, je me mets avec un aide-soignant, absolument génial. Il m'a vite mis en confiance et ça faisait plaisir. Nous sommes vite rentrer dans le vif du sujet puisqu'il fallait faire une toilette à un patient qui allait quitter le service. Il était donc temps pour moi de voir "mon" premier patient. C'était encore une fois un moment particulier, dans le sens où ne sait pas encore trop comment se comporter avec eux, ni quoi faire exactement. L'aide soignant toque à sa porte, entre, lui dit bonjour et me laisse me présenter. On lui explique alors que l'on va lui faire sa toilette. Je suis vraiment rentrer dans l'intimité de ce patient, âgé et très affaibli, qui arrivait peu à parler. Les seuls bruits qui sortaient de sa bouche étaient des gémissement lorsque l'on toucher ses parties douloureuses. C'était assez perturbant, on lui faisait mal, alors j'essayais de lui prendre la main, en me disant que ça l'aiderait...

Une fois la toilette terminée, on sort de la  chambre et je tombe sur une externe, étudiante en 4ème année de médecine avec qui je discute. Je lui demande où va le patient que je viens de voir, elle me répond qu'une ambulance vient le chercher pour l'emmener dans service de soins palliatifs. Elle m'explique que ce patient a plusieurs maladies infectieuses (dont le SIDA), et surtout une grosse tumeur hépatique qui lui donnent que quelques jours d'espérance de vie, il allait mourir à court terme. Entendre ce genre de chose dès ses débuts à l'hôpital peut être compliqué, entendre qu'un patient est condamné à une mort proche c'est affectant. Ceci étant dit, ça m'a permit de faire connaissance avec un aspect important de la médecine, la médecine ne sert pas qu'à guérir les patients, du moins, ce n'est pas le seul moyen de leur faire du bien, en effet, et c'est là que les services de soins palliatifs prennent tout leur sens, la médecine c'est alléger les souffrances des patients lorsqu'on sait que leur maladie est incurable. 

 

Pour revenir sur une note positive, la suite de l'après midi s'est très bien passée, j'ai pu faire mes premiers "actes" médicaux, prendre la tension, la température, la fréquence cardiaque et la saturation en O2. J'étais tout content de faire des choses, l'aide soignant me laissait faire les choses au calme, le tout dans la bonne humeur (je me souviendrai longtemps de son rire, lui qui ne s'arrêtait pas de rire, ça change de certains soignants qui tirent la gueule H24, peut-être ont-ils leurs raisons...) J'ai continué à voir de nouveaux patients, ils étaient tous hyper agréables, surtout une dame qui avait vraiment envie de parler haha ça se voyait mais l'aide soignant était un peu pressé du coup il répondait vite fait 😄

 

Les jours d'après, j'étais avec des infirmières, j'ai pu apprendre pas mal de chose, notamment comment préparer des perfusions (perf'), c'est une sacré technique. On devait manipuler des aiguilles, c'était la première fois pour moi et j'étais tout content même si je n'ai pas eu l'opportunité de poser un cathéter pendant ce stage (se rappeler qu'il s'agit d'un service de maladies infectieuses et que donc il est assez risqué de se mettre en contact avec le sang des patients). Il y a eu un infirmier en particulier qui a été géniale, c'était celui qui nous laissait faire le plus de chose, du coup on se retrouvait en fin de stage à être les 3 trois stagiaires à être avec lui, et ça ne le dérangeait pas, ce qui est très rare comme type d'infirmier haha. J'ai pu, avec lui, faire mes premières piqûres sous cutanées, j'ai pu changé des pansements, changer des perfs et plein d'autres choses. Il nous racontait aussi plein d'anecdotes sur sa carrière, il nous montrer les différents types de seringues, il nous a montré sur sa collègue comment poser un cathéter, il était vraiment génial. Je vous souhaite vraiment de tomber sur ce genre d'infirmier, on apprend tant avec eux.

 

Ensuite, j'ai pu côtoyer plusieurs externes et internes mais surtout les externes. Elles étaient vraiment cool et avenantes, quand elles voyaient qu'on se faisait chier elles nous proposaient de venir avec elles faire des ECG à des patients, puis elles nous ont expliqués très brièvement comment les interpréter (mais je sais toujours pas comment en interpréter un en vrai, vous verrez mais c'est un délire à comprendre les ECG en P2 haha). C'était très intéressant de parler avec des externes, ils ont plus de vécu que nous à l'hôpital, ils nous donnaient des conseils sur la P2 et ce qui suit, on s'est vraiment bien entendu avec eux ! (en plus y'a une externe qui nous a passé des snickers pendant qu'elle nous expliquait l'ECG j'ai kiffé +++ )

Les deux ou trois derniers jours du stage, les externes n'étaient plus là (triste 😞 ) ils avaient finis leur stage, mais, c'est à ce moment là que les internes se tournent vers moi pour me demander de leur faire les ECG. Pour les externes, faire des ECG peuvent parfois être perçu pour une corvée, mais pour moi c'était un pur plaisir, le plus je faisais de chose, le plus je kiffais. Alors voilà, qu'un nouveau patient entre, une interne nous monte comment examiner un patient lorsqu'il rentre dans un service, puis, elle me demande de lui faire un ECG. Je me trouve à aller dans la chambre du patient, avec mes co-stagiaires et la machine à ECG, sans quelqu'un pour me surveiller, donc j'avais un peu la pression. Cependant, j'avais vu plusieurs fois les externes faire un ECG, du coup je savais que j'en étais capable mais bon toujours le doute. Alors je me présente au patient, je lui dis que je suis un étudiant en médecine et que je vais lui poser un ECG. Je me concentre +++ pour me souvenir où je dois coller les différentes électrodes, puis je demande au patient de respirer calmement et de ne pas parler pendant que je lance l'enregistrement de l'ECG (j'ai galéré à trouver le bon bouton pour lancer le truc mdr). Et voici qu'une feuille sort avec plein de courbe sort de la machine, je n'ai aucune idée de si j'ai fais le truc bien, du coup je dis au revoir au patient, et je vais voir l'interne pour lui demander de vérifier si l'ECG est bien fait, elle me répond "Oui t'inquiète c'est niquel, merci" ouf, soulagement...

 

Enfin, quelques anecdotes marquantes avec les patients :

  • Une dame sur qui j'ai fais plein de sous cutanés, elle était hyper souriante même si elle voyait que j'étais pas très à l'aise, c'était très gentil de sa part.
  • Un patient hyper drôle, avec qui j'ai beaucoup discuté, de sa vie privée, de pourquoi il était à l'hôpital. Il m'expliquait sa frustration de ne pas être chez lui avec sa femme et ses enfants. Aussi, il avait très peur des aiguilles, il avait des réactions assez poussées lorsqu'il en voyait une, c'était limite drôle et heureusement que j'avais un masque pour pas qu'il me voit rire pendant qu'il flippe haha
  • Un patient âgé, qui parlait très vite et articulait peu, qu'on avait du mal à comprendre, mais il était également très souriant et il nous demandait de laisser la porte de sa chambre ouverte pour ne pas se sentir seul...
  • Une patiente très maigre, à qui l'infirmier devait poser un cathéter. Le problème c'est qu'elle était très difficile à piquer, ses veines étant toutes petites. L'infirmier a dû piquer plusieurs fois, mais ça ne marchait pas et elle souffrait vraiment. La voir pleine de douleur m'a vraiment perturbé, elle était si maigre et affaiblie et on était là à la piquer dans tous les sens, certes pour son bien, mais la voir souffrir m'a donné la tête qui tourne si bien que j'ai dû sortir de la chambre. Ça a été très frustrant de ne pas être capable de rester neutre dans cette situation, mais ce fameux infirmier était là pour me dire que c'est tout à fait normal d'avoir ce genre de réaction lorsqu'on débute, j'ai pu me rendre compte encore une fois que j'ai beaucoup d'expérience à acquérir...
  • Enfin, l'un des patients qui m'a le plus marqué, il avait la soixantaine. Il avait lui aussi plusieurs infections et un cancer métastasé. J'étais avec une infirmière qui était en train de lui retirer des agrafes qu'on lui avait mit pendant une de ses opérations. Lorsqu'on est rentré dans sa chambre, comme d'hab, je me présente, je dis que je suis en stage etc. Mais j'étais assez perturbé par son état, se dire que des gens ont une vie si difficile à cause le maladie me fait prendre conscience de la chance que j'ai d'être en bonne santé, de ne pas être bloquer dans un lit d'hôpital, de ne pas souffrir et ne pas être loin de mes proches. Pendant que je pensais à tous ça, il me dit, tout gentiment "Alors, comment ça se passe ce stage ?" Ça a été un choc pour moi, lui, dans un état si grave s'est rendu compte que j'étais mal à l'aise, et s'intéresse à "comment se passe mon stage" alors qu'il a bien d'autres soucis... Je lui répond alors "ça se passe très bien, avec un sourire". Il restera gravé un moment dans ma mémoire.

Voici tout pour ce premier "épisode", j'espère que ça vous a motivé et que ça vous rappelle pourquoi vous faites tous ces sacrifices en PACES, pourquoi vous vous donnez tant de mal à travailler, pourquoi vous galérer. C'est parce que plus tard, il y a des patients qui auront besoin de vous, pensez à eux lorsque vous en avez marre, dîtes vous qu'il faut impérativement tout donner pour atteindre ce métier dont vous rêvez, il ne faut pas avoir de regret !!

 

Sur ce, on se retrouve en début de révision, pour l'épisode 2 qui traitera de mon stage en anesthésie réanimation et chirurgies vasculaire, digestive et cardiaque.

 

FORCE A VOUUUUUUS !!!!

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  • 3 weeks later...
  • Ancien Responsable Matière

Je suis tombée totalement par hasard sur ce post et je tenais à te remercier pour ton témoignage @ISB fort intéressant et même émouvant !
Ça donne du courage pour passer cette année de PACES 😁

Hâte d'avoir l'épisode 2 😉

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