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Posted (edited)

À mon tour de faire mon témoignage (j’en rêvais en PASS), merci @pothos de m’avoir rappelé cette pratique ancestrale avec le tien !

Vers la fin de l’année, le sien et le mien peuvent s’entrecouper, on a révisé les oraux ensemble, plus ou moins tous les jours.

 

Le S1 :

L’année passe excessivement vite : je cligne des yeux une fois et la pré-rentrée est déjà finie, une deuxième fois et ça fait déjà un mois qu’on est rentrés. Je me souviens tout particulièrement de cette période car, je m’en rendrais compte un peu plus tard, toutes les 4 semaines j’ai une grosse, grosse, GROSSE baisse de moral. Tout va mal, je n’aurais jamais la filière que je veux (est-ce que je la veux vraiment ?), je ne mérite pas d’être ici, etc, etc. C’est peut être le cas de certains d’entre vous, et c’est aussi pour ça que je fais mon témoignage, mais médecine n’a jamais été une évidence pour moi, je n’avais pas d’histoire inspirante, j’avais juste dû faire un choix sur parcoursup, j’étais curieuse et le défi me plaisait. Donc : est-ce que ça en vaut réellement la peine ? (spoiler oui)

J’arrive à me reprendre à coups de messages dans Stress/ Nuages noirs, d’appels à mes amis, ma famille, mon parrain pour lui raconter mes histoires de rupture dont je n’osais parler à personne, et c’est reparti ! 

Chocolats chauds et plaids deviennent mes meilleurs amis et dans mes moments de doute, je me rappelle d’un message posté sur le forum que je n’ai malheureusement pas réussi à retrouver : « tu existes en dehors de la PASS ». J’ai des envies, des rêves, des activités qui me font plaisir en dehors de la PASS, j’ai une personnalité et des amis qui ne connaissent rien à ce monde, et ça, ça fait profondément du bien.

 

Les révisions :

Les révisions du S1 sont assez floues pour moi, je me souviens que je m’étais très mal organisée pour l’EB, et encore une fois au concours noir. Je ponctuais mes heures de révisions avec les coloriages de la librairie du TAT, et surtout avec les mots croisés (quel bonheur) de la team IP.

Je me souviens juste de ça : l’avant veille de l’examen, j’écoute le jeu des mille euros avec ma mère à midi (pause quotidienne très appréciée) et le présentateur demande quel organe produit l’insuline - je réponds le foie (spoiler non). Ma mère me regarde. Je la regarde. 

« Mince. »

« Tu retournes réviser ma chérie ? »

Panique à bord, direction les examens, relativement peu confiante.

 

L’examen : 

Je trouve l’ambiance au MEET assez sympa, c’est familial, on est tous dans la même affaire donc on se soutient comme on peut.

Les épreuves passent à la vitesse de la lumière, évidemment notre épreuve est tellement plus dure que les annales, et c’est tellement injuste, et pourquoi on nous parle de johnny hallyday en génome, et c’est qui Timbergen et Mayr, et c’est quoi cette répartition de QCM de fou furieux en SSH ????

Et dans cette situation, je souffle, je me rappelle qu’on est tous logés à la même enseigne, que PERSONNE ne sait pourquoi cette année on a eu des questions de cours sur la RMN et pas des exercices types, et que ça n’est pas grave. C’est passé. On est en vacances, on respire.

On retrouve la joie de faire les choses sans contrainte de temps, la joie de revoir ses copains.

On se rend compte de ce qu’on vient de faire, qu’on est toujours là, on pleure sans doute un peu.

Je retrouve ma famille pour Noël, les balades dans la forêt, les repas interminables (plus d’excuses pour s’en extirper !) et ça fait un bien fou. Évidemment ça vient avec d’innombrables questions de toute la famille (qui n’ont pas compris, et ne comprendront sans doute jamais le fonctionnement de ces études - non ce n’est pas maintenant que je choisis si je veux être généraliste ou cardiologue, oui j’ai des cours d’histoire en plus, non je ne sais pas quand on aura les résultats) mais justement, se sortir de cette bulle PASS, c’est génial.

 

Le S2 (en plus rapide) et les résultats du S1 :

Début du semestre, on ne sait rien de notre futur, je tourne à vide. 

Pendant 3 semaines je relis inlassablement le cours d’addictologie (qui était le 1er cours du semestre) sans jamais en ouvrir un autre. Je ne vais plus en colle (trop peur de me confronter au classement), je mange moins, je pleure plus. Quand je ne suis pas en train de lire ce cours d’addictologie, je me renseigne sur les différentes filières, persuadée que je n’aurais pas médecine. Mes amis s’inquiètent, m’encouragent, me secouent, me grondent, rien n’y fait, je suis comme éteinte (mais je connais très bien mon cours d’addictologie - moins bien le reste des 3 semaines de cours qui viennent de s’écouler). 

Le 31 janvier, à 11h03, pothos (mon alerte à résultats, comme vous le verrez) m’envoie sobrement : « Meuf il y a les résultats ».

Je sors de ma torpeur, je me précipite sur la page, et je n’ose pas cliquer. J’appelle mon meilleur ami, mes frères, ma mère, PERSONNE ne répond - pourquoi ont-ils tous décidé de m’ignorer maintenant ??? Moi qui suis devenue « collophobe » doit donc me confronter seule à ces résultats, que j’attends et qui me hantent depuis si longtemps. 

Et en fait tout va bien. En fait tout va très bien, en fait j’ai eu une meilleure note que ce que je pensais, en fait je suis encore dans la course, en fait je suis même dans le numerus médecine.

Je tremble, je pleure, je ressens des émotions après 3 semaines de vide et je hurle (rip les voisins).

Et là il faut se ressaisir très vite, je suis encore dans la course mais j’ai perdu 3 semaines (sauf si l’épreuve d’UE8 est composée uniquement de questions sur l’addicto, auquel cas je suis major).

Donc je m’acharne, et je m’en sors, et j’arrive aux semaines de révisions avec 1 seul cours non lu.

 

Révisions S2 :

Flou, mal organisées, je deviens incapable de bosser et 4 jours de révisions passent à la trappe (comme, je l’apprendrai plus tard, pour beaucoup de gens, ça n’est pas si grave). Mes doutes du début de semestre me rattrapent, j’ai perdu trop de temps, c’est la cata, mais de toute façon maintenant c’est trop tard, il faut y aller.

 

Les examens :

Je n’ai honnêtement aucun souvenir de cette journée d’épreuves (sauf du QCM 8 en UE11, j’ai tout mis au hasard (j’ai eu tout faux, belle performance)). Je trouve quelqu’un pour me ramener chez moi (mes parents m’emmenaient le matin mais ne pouvaient pas me ramener), cette charmante personne me dépose a quelques minutes de chez moi et là, problème : je suis incapable de marcher. Tout redescend d’un coup, les insomnies, les réveils trop tôt, les couchers trop tard, et je suis prête à m’endormir sur place. J’appelle ma mère en l’implorant de venir me chercher : « non » (merci maman), et je traîne donc ma carcasse jusqu’à chez moi avant d’entamer une sieste de 5h.

J’ai une journée de révisions avant l’épreuve de la mineure (merci l’ut2), durant laquelle je me rends compte que j’ai négligé ma mineure, oups, ça ne sert à rien de se morfondre maintenant. Je fais des sujets d’entraînement, je relis le poly, et au dodo.

L’organisation de l’épreuve est assez déstabilisante, les surveillants commencent par nous dire que si on veut sortir dès le début, c’est possible (comment ça ? Évidemment personne ne sort), on s’assoit où on veut, on partage stylos et fluos pendant l’épreuve, c’est vraiment un gros retour au lycée. Je suis la première de ma mineure à sortir : mince, ça veut sans doute dire que je n’ai pas assez développé, que j’ai fait un hors sujet, blablabla.

Rebelote du S1 : bonheur et prospérité, j’ai du temps ! Je vais manger des gaufres en ville, je fais la sieste (!!!), je siphonne mon pass culture, je rencontre des gens, je suis heureuse.

Mais avant ça, les corrections (pas les résultats) ont été publiées très vite donc je donne illico presto mon sujet d’anglais et la correction à ma mère (professeure de cette matière), pour qu’elle rédige un mail détaillant exactement toutes les fautes de cette correction (et il y en avait beaucoup) : tout pour gratter quelques points.

 

Je pars en voyage, je respire, la vie est douce.

 

Les résultats du S2 :

Période également très floue puisque les résultats sont sortis 3 fois (hahahahahhahahahahaha), une première fois non lissés mais ils s’étaient foirés sur les coef, une deuxième fois non lissés mais ils s’étaient pas foirés sur les coef, une 3e fois lissés, avec les bons coef. 

Les 3e résultats sont donc les plus importants et le 21 mai, je me réveille, j’attrape mon téléphone et là je vois, à 10h43 un message de @péri-an-toine  (pothos dormait sans doute encore) : « les amis les résultats sont sortis ».

Je commence à connaître la chanson (je vous rappelle c’est la 3e fois qu’ils sont publiés), j’attrape ma tablette (fébrile mais pas trop puisque j’ai déjà une idée de ma note) : j’ai pris 1,5 points au lissage, j’obtiens donc 16,5 avec un gros coef en mineure, je suis ravie.

État des lieux : je vais aux oraux et je suis encore dans la course. Je suis même très bien placée, j’ai pris plus ou moins 40 places entre le S1 et le  S2, je finis à peu près 90e.

C’est un sentiment un peu amer car et si je n’avais pas fait cette « pause » au début du semestre, qui sait quelle aurait été ma note, mais encore une fois, ce qui est fait est fait, on avance. Ma place est pratiquement garantie, je suis aux anges, il reste une étape et c’est fini.

 

Les révisions des oraux :

Avec pothos, tous les matins, devant le rectorat, accompagnées par le doux ronronnement des tondeuses du parc, les jolis cris des manifestants, et le tintement des cymbales : nous sommes réellement imperturbables. 

 

Les oraux : 

Moment tant attendu (les vraies vacances), ça se passe rapidement. Je passe en avant dernière à mon premier oral, ils sont fatigués mais je les fait rire (youpi). Je passe ainsi en 2e pour mon 2e oral, ma performance est selon moi passable mais le jury est tout frais et n’a vu qu’une personne avant moi, je pense donc que ça joue en ma faveur !

 

Les résultats (pour la dernière fois promis) :

 

Vers fin juin, on sait que c’est imminent donc je me retrouve souvent à aller checker zimbra.

Le 24 juin, je dois passer la journée dans le train donc je me dis que je ne regarderai pas trop, je risque de mal capter. À 14h21, j’arrive sur mon quai, je regarde mon téléphone, et j’ai un message de pothos (le premier symptôme de la publication des résultats) : « Comment on se sent ? ». Enfant naïve et innocente que je suis, je réponds : « super bien, vis à vis de quoi ? », « des résultats », « j’attends et toi ? »

Mon train entre en gare, je vais devoir ranger mon téléphone pour monter à bord, « tu n’as pas à attendre, ils sont sortis il y a 5 minutes », le train ralentit, je panique, pourquoi MAINTENANT alors qu’ils avaient toute la journée pour les publier ??? Les portes s’ouvrent, je me précipite sur l’ent, je ne trouve pas mes notes, les voyageurs commencent à monter mais je n’arrive pas à m’amener à ranger mon téléphone, à risquer de devoir attendre 18h pour découvrir mon classement à cause du wifi douteux du train. Pothos m’envoie « Je vais en P2 », et moi alors ? Et moi, comment je fais ? Il faut vraiment que je monte dans le train, je tremble et là je vois : classement après les oraux : 11e. J’attrape ma valise, je cours à bord, je trouve ma place, je m’assois, et je souffle. 

Je rouvre mon téléphone pour vérifier que je ne me suis pas trompée, je vérifie la liste, la ligne, pour être sûre qu’il n’y a pas d’erreurs, je tombe sur les noms de connaissances de PASS qui eux aussi étaient aux oraux, et je me rends compte que c’est bon, c’est fait, c’est fini.

Je vais sur la plateforme pour appeler mon copain, ma mère, ils ne répondent pas (c’est les résultats du S1 ou bien ?), je me mets à pleurer de joie et de soulagement. Ma mère me rappelle, je lui annonce la nouvelle et mon classement, j’entends mon frère dire « que ça ? », et j’éclate de rire.

 

Amphi de garnison : 

On est surexcités, après ça c’est (vraiment) les vacances, et après c’est le début du reste de nos vies.

On applaudit, on crie pour les copains, pour celui qui était GA en médecine mais avait choisi d’aller aux oraux pour avoir maïeutique, pour les derniers pris de chaque filière.

 

C’était une très belle année, avec des rencontres incroyables, et même si elle a eu son lot de moments difficiles, s’il fallait le refaire, ça serait (presque) avec plaisir. 

 

Merci au TAT, merci aux copains, pas merci à johnny hallyday, et merci à vous de m’avoir lue, en espérant vous avoir procuré ce que je passais mes soirées à rechercher sur le forum.

Edited by PASS_muraille
  • Responsable Matière
Posted
il y a 9 minutes, PASS_muraille a dit :

pothos dormait sans doute encore

oui

il y a 12 minutes, PASS_muraille a dit :

pour celui qui était GA en médecine mais avait choisi d’aller aux oraux pour avoir maïeutique

le best et je ne dis pas ça parce qu'il est tuteur biostat...

il y a 12 minutes, PASS_muraille a dit :

Le 31 janvier, à 11h03, pothos (mon alerte à résultats, comme vous le verrez) m’envoie sobrement : « Meuf il y a les résultats ».

oupss

  • Membre du Bureau
Posted (edited)
Il y a 3 heures, PASS_muraille a dit :

Je ne vais plus en colle (trop peur de me confronter au classement

La collophibie n’est pas une fatalité 

 

 

Je regrette presque de ne pas avoir pu réviser tous les oraux avec vous...

Edited by péri-an-toine

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