Jump to content

Témoignages de stages pendant les études de maïeutique


virasolelh

Recommended Posts

bonjour les loulous!🐸

 

j'espère que vous allez bien, et vous souhaite la bienvenue dans l'espace témoignages de maïeutique!

 

les (merveilleux.ses) étudiant.es de l'école de sages-femmes vous proposent de partager quelques souvenirs, anecdotes, témoignages, ressentis, de leurs (nombreux) stages, pour vous faire découvrir ces études et ce métier si peu connus et pourtant si riche et passionnant (en toute objectivité bien sûr🤠).

 

yxv7.jpg

 

 

je vais commencer la chaîne avec mes petites histoires :

 

Tout d'abord, moi c'est maïlys, je suis en troisième année à l'école de sage-femme (j'étais en PASS en 2020-2021).  je me permets de vous parler de plusieurs moments qui m'ont marquée.

 

Je me souviens être à la droite de la sage-femme, elle-même penchée au-dessus du lit de la maman. Il est l'heure de téter, et nous sommes là pour aider ce petit être, qui débarque tout juste parmi nous, à trouver son rythme, à accompagner celui de sa mère. Je les regarde faire, encore trop peu sûre de mes gestes, encore impressionnée par ce phénomène particulier qu'est le fait d'allaiter son enfant. Et je regarde la maman sourire. Sourire en regardant son bébé, qui la regarde en retour. Je vois son compagnon, le père de son enfant, lui caresser les cheveux en les encourageant. Et la sage-femme, de ses mains savantes, guider tout ce petit monde sur le chemin de la vie. Je me souviens avoir senti mon cœur se remplir de quelque chose d'indéfinissable. Sûrement ce que ressentent les poètes devant leurs plus beaux vers, ou les artisans devant leur travail parfaitement fini. Je me souviens m'être dit que le quotidien, les débuts du quotidien, aussi banals qu'ils puissent paraître, sont les façonnements de ceux et celles qui savent comment accompagner. Et j'espère que, un jour, ce sera moi qui saurai.

 

Je me souviens de la première fois que j'ai senti la force, la puissance, d'un accouchement. La sage-femme m'a prise au dépourvu en me proposant de mettre les gants stériles, comme elle. Je m'étais entraînée pour ce moment. Elle m'a proposé de mettre mes mains sur les siennes. Et, de la manière la plus logique pour transmettre la connaissance, elle m'a guidée, moi aussi. Du même geste qu'elle guidait cet enfant qui naissait, elle m'a guidé vers la voie que je suis aujourd'hui. La même que tant d'autres avant moi, celle de la vie. Elle m'a proposé, sans vraiment me laisser le choix, de déposer cet être tout nouveau sur le corps de sa mère. Cette dernière rencontra son bébé, posa ses mains là où étaient les miennes. La chaîne du toucher était continue. Le métier de sage-femme est un métier où l'on est proche de ses sens. 

 

On écoute, les cœurs battre, les plaintes, les joies, les inquiétudes.

On sent de nos doigts, le travail qui avance, les points de pression, les douleurs, la peau, les cheveux, de ceux qui n'avaient jamais encore été touchés par des doigts (les nouveau-nés), les mains des personnes que l'on accompagne. 

On regarde, les visages, les rythmes cardiaques, les chiffres, les émotions, la peur, le bonheur

On sent avec le nez, les maisons des patients qui s'invitent dans les chambres, les changements qui ne sont pas normaux, les gâteaux et les chocolats pour redonner de la force à maman, le lait qui nourrit ces mini humains.

On goûte, parfois, les sucreries qu'on nous offre, comme un merci, alors qu'on a l'impression de ne faire que notre travail (et le repas de midi ou de minuit mais je vous rassure pas de diagnostiques au goût).

Et, au-delà, on perçoit, on ressent, les moments de détresse, les besoins, les demandes muettes, de bébé, de maman, de papa, du parent, qui ont besoin d'une oreille, d'une main, d'un sourire, de mots pour rassurer, pour dire la vérité. 

 

Je me souviens de cette femme qui avait mal vécu sa césarienne. Je suis entrée seule, pour l'examiner. Elle avait les larmes aux yeux mais me disait que ça allait. J'ai insisté, elle a craqué. Alors j'ai essayé de la faire rire, de la rassurer, tout en lui donnant les clefs, les personnes, les contacts, qu'elle ne devait pas hésiter à contacter. Elle a un peu ri à mes blagues nulles d'étudiante qui ne sait pas quoi faire de plus. Parfois, on ne peut pas plus. On donne ce qu'on a, et il arrive que ça suffise. Je ne sais pas comment elle va maintenant, mais j'espère qu'elle n'a pas oublié que des personnes étaient là pour elle. Qu'on était là. 

 

je laisse la parole à mes camarades, qui seront ravi.es de vous parler de leurs études, de leurs moments à elles, de ce qui les a fait vibrer, de ce qui les a marqué.<33

 

des gros bisous baveux, 

à bientôt à l'école de sages-femmes ;)))

 

Edited by virasolelh
Link to comment
Share on other sites

Salut les loustics!

 

Je rajoute mes petites histoires à celles de Maïlys pour vous montrer à quel point la maïeutique c'est trop génial et vous rappeler que vous ne passez pas vos journées à réviser pour rien.

 

Pour info, moi c'est Sarah, je suis en 3ème année (Ma3 pour les connaisseur.ses) et j'étais en PASS en 2020-2021.

 

Je pourrais vous parler de mon tout premier accouchement. Vous savez, celui qui vous ouvre les grandes portes du métier de sage-femme, celui qui est censé vous rappeler pourquoi vous avez fait tant de sacrifices. Mais la vérité, c'est que je ne m'en souviens pas (oups).

Et vous ne pourrez pas vous souvenir de tous les gens que vous rencontrerez. Vous oublierez des visages et des prénoms, mais c'est pas grave, parce qu'on est humains.

 

Non, moi je préfère vous parler du moment où j'ai su.

Celui qui m'a fait rentrer chez moi le soir avec des paillettes dans les yeux, qui me fait monter les larmes encore à l'heure actuelle à chaque fois que je le raconte.

 

Il est 19h. Je vais presque finir ma garde de la journée, j'ai mal au dos et aux jambes. J'ai couru partout toute la journée, mes pensées sont embuées. Dans le secteur naissance, c'est assez calme. Une patiente vient de remonter en chambre après avoir sorti un petit Adam et seule reste une dame, enceinte de jumelles, avec son mari.

J'accompagne la sage-femme dans la chambre de Mme, je sais que je n'aurai pas le temps de la voir accoucher. C'est trop tard, mais tant pis. 

La sage-femme l'examine. 

Et en fait si, je vais la voir accoucher. Parce que madame est à dilatation complète et que, ça y est, c'est le moment. 

On s'agite autour de nous. Des jumeaux, on en a pas tous les jours, et la demoiselle placée au-dessus de sa sœur est en siège. La gynéco arrive.

La dame doit pousser, là, maintenant, mais c'est l'heure de la relève, du changement de garde, et vu les risques, tout le monde doit rester. On passe en salle de césarienne parce que "on sait jamais". Il y a beaucoup de monde et la cadre me fait comprendre que moi, la petite étudiante qui n'y connait rien, je n'ai pas à rester. Je dérange, on m'écarte. 

 

Mais j'insiste. La cadre me regarde et me dit "T'as raison Sarah. Des accouchements comme ceux-là, tu n'en verras pas souvent dans ta carrière. Reste."

On installe la patiente, son compagnon lui prend la main et lui chuchote des choses que je n'entendrai jamais, mais je vois leurs visages s'illuminer. Ce moment, c'est le leur, et j'ai la chance, le privilège, de m'immiscer dans leur intimité pour le partager avec eux.

La gynéco s'installe, la sage-femme et moi nous mettons derrière elle. Les mains sur mes épaules, la sage-femme débute ses commentaires sur ce qui se déroule là, sous mes yeux. La dame pousse, je vois des cheveux, puis une petite tête qui sort. L'épaule passe, puis les fesses et enfin les pieds. Bébé crie, les parents pleurent. Les parents se regardent, des larmes sur leurs joues. "C'est Camille", dit le monsieur. Que dis-je, le papa, qui soudainement réalise que là, maintenant, il est responsable d'un petit être humain qui est à moitié lui, à moitié la personne qu'il préfère dans ce monde. 

Reste à sortir la deuxième jumelle, celle en siège et qui nous fait un peu peur. 

Derrière moi, la sage-femme commente, toujours les mains sur mes épaules, l'émotion dans la voix: "Tu vois, là, d'abord, elle sort les pieds, puis elle retourne le bébé. Elle le fait bien, comme dans les livres. Ca ne se passera pas toujours comme ça, mais là, c'est du travail d'artiste. Elle aide à faire passer les épaules, mais pour la tête, elle ne tire surtout pas. Ca pourrait la bloquer."

Moment suspendu dans le temps, nous attendons. Maman pousse une dernière fois, et ça y est, mademoiselle est sortie. "C'est Alice.", dit le papa cette fois-ci.

Elle crie, la tension retombe. Monsieur coupe le cordon, l'équipe se regarde, incrédule, le sourire aux lèvres.

On l'a fait.

Maman l'a fait.

 

Le reste, il est un peu flou dans ma mémoire. Ces instants sont si particuliers après la retombée d'adrénaline. Je vais me changer et je rentre chez moi. Cette nuit-là, j'ai rêvé d'enfants heureux et de mamans épanouies, mais en réalité, c'était parce que, moi, je l'étais.

 

 

Cette histoire, c'est ma préférée de toutes. Parce que peu importe l'effort que j'y mets, jamais les mots ne sauront égaler l'ampleur des émotions que j'ai ressenties à ce moment-là.

Mais j'en ai plein d'autres aussi, toutes aussi jolies.

 

Comme cette fois, où une dame a accouché avec sa meilleure amie à ses côtés parce que son compagnon était parti, et que j'ai assisté à l'accouchement fait avec le plus d'amour autour. Ce jour-là, j'ai réalisé que jamais cet enfant ne serait seul, et que l'amitié, c'est quand même super beau.

Ou cette matinée en suites de couches où, après être rentrée dans la chambre d'une patiente en pleurs, j'ai passé un long moment à écouter son histoire de vie, à l'entendre me dire que cet enfant qu'elle vient d'avoir, c'est un trésor dont elle rêve depuis des années et qu'en fait, elle va bien, elle a juste pris conscience de la chance qu'elle a. Au même moment, j'ai réalisé que quelque part, ce trésor, elle le partageait un peu avec moi aussi. 

 

Très honnêtement, j'ai encore plein d'anecdotes, mais je n'aurais pas la place de tout raconter. Je voulais juste partager un petit bout de mon quotidien qui est fabuleux à mes yeux. 

 

Croyez en vous, le jeu en vaut la chandelle ;)

 

A bientôt à l'Ecole de Sages-femmes les loulous

 

Link to comment
Share on other sites

  • 1 year later...

coucou les loulous ! je reviens vers vous entre deux révisions de patho obstétricales pour vous présenter le projet très sympa de nos VP communication cette année : une série de témoignages vidéos !

je sais à quel point les mois de PASS sont durs (mais vraiment j'insiste ça devient vite du passé quand c'est fini), alors n'hésitez pas à rejoindre la meilleure association étudiante de France et de Navarre (rien que ça) sur instagram et/ou tiktok @lepremiercri :))) vous y trouverez ces fameux témoignages, sur les études, la première année, les stages, et bien d'autres histoires encore

https://www.instagram.com/lepremiercri/?hl=fr

à très vite à l'école de sages-femmes <33

bisous baveux

 

oh, et pour ceux que ça intéresse, voici un drive avec la version numérique du journal de l'école, le Cordon Rose, qui pourra faire de vos rares moments de pause un vrai plaisir https://drive.google.com/drive/folders/1Cfz83siy9aI2TJxz7GEujfNYadoS2xfS?fbclid=IwAR3XG3xwfCkpsgzPd3Tm3PTBCkHZ9zQYiFX3WxDcX4qusE9jicZVQ6MRXok

Edited by virasolelh
Link to comment
Share on other sites

  • 4 weeks later...

Coucou les chats,

 

Je viens ajouter ma pierre à l’édifice. Je sais à quel point ces temps-ci peuvent être durs pour garder la motivation...

Ne perdez pas espoir et garder en tête les raisons pour lesquelles vous traversez cette épreuve ! Souvent, on a tendance à oublier pourquoi on est là, mais je vous assure que le jeu en vaut tellement la chandelle !

Moi c’est Pauline, je suis étudiante sage-femme en quatrième année.

Pour ma part, je voulais vous raconter ces moments magiques qui me donnent envie d’aller en garde le matin, ces moments qui me rappellent pourquoi j’ai choisi de faire ce merveilleux métier, ces moments, qui quand je les raconte, me font encore des frissons…

 

Pour commencer, je me rappelle comme si c’était hier du tout premier accouchement auquel j’ai pu assister.

Premier stage en salle de naissance, premier jour.

Ce n'était pas l'accouchement dont on puisse rêver. Il était difficile, long, éprouvant physiquement et émotionnellement, mais principalement rempli d'amour. Je me souviendrai toute ma vie du moment où la sage-femme a posé le nouveau-né sur sa maman. Instantanément, ce couple et leur bébé ne firent plus qu'un. Ils se félicitaient, s’embrassaient, se disaient qu'ils s'aimaient et d’à quel point ils étaient heureux que leur trésor soit arrivé.

Moi, en tant que bébé étudiante sage-femme, j'étais sur un petit nuage, les yeux tout embués. C'était un moment magique, rare, pendant lequel j’ai ressenti des choses très intenses. J'ai réalisé ce jour-là la puissance impressionnante des femmes. J’avais conscience à cet instant de la chance que j’avais d’être présente dans cette pièce, d’assister à ce bout d’intimité si particulier…

Après la naissance, la sage-femme m’a sortie de mes pensées en me proposant de vérifier le placenta avec elle (petit aparté : après un accouchement, on regarde toujours si le placenta est complet car s’il en reste dans l’utérus, il peut y avoir des complications maternelles). J’étais tellement sonnée par ce qu’il venait de se passer que je n’ai rien pu écouter. J’avais les yeux très humides et je ne voyais même pas ce qu’elle me montrait. Elle a fini par se rendre compte que j’étais ailleurs et m’a demandé si ça allait. J’ai fini par sangloter avec les parents… Ça s’est terminé en fou-rire !

Cet accouchement, c’était mon entrée dans le monde de la sage-femmerie, mais c’est aussi à ce moment précis que j’ai su que je n’aurais pas pu faire autre chose.

Je me souviens, le couple nous a demandé nos prénoms et l’a noté pour nous envoyer le faire part. J’étais tellement fière ! Pourtant je n’ai fait que tenir la main de la maman et l’encourager. En vérité, c'est parce qu'elle m’a dit que ce qui l’avait aidé à tenir ce marathon, c’était sa main dans la mienne. Je ne l’ai jamais oublié, c’est fou comme de simples mots peuvent nous suivre et nous marquer.

 

Je pense aussi à un autre moment, pouvant paraitre anodin… C’est cette patiente très algique pendant la pose de la péridurale. Elle avait ses bras autour de mon cou, on était front contre front. Une proximité surprenante, et pourtant, ça coulait de source...

Elle était épuisée. Pour l’aider à gérer ses contractions, on respirait ensemble et je lui chuchotais des mots que seules nous deux pouvions percevoir. Je pouvais sentir la pression de ses doigts sur mon dos. Je décelais la détresse et la panique dans son regard quand une nouvelle contraction montait, puis elle s’apaisait quand elle se mettait dans sa bulle. C’était un moment particulièrement intense. Je ne saurais décrire l’ambiance qu’il y avait dans cette salle. C’est dingue comme on crée instantanément un lien fort avec une complète inconnue.

Les patientes nous remercient souvent de ce qu’on fait pour elles, mais à cet instant, j’avais envie de la remercier moi aussi.

 

Pour finir, je voulais vous raconter le premier accouchement que j’ai accompagnée toute seule.

Un couple absolument adorable, leur premier bébé… À chaque fois qu’on entrait dans leur salle, ils nous donnaient toute la lumière et la chaleur dont on avait besoin en cette nuit froide d’hiver. On rigolait beaucoup, ils étaient doux et sereins.

Le travail a été brillant, et l’accouchement tout simplement magique ! Les parents étaient tellement heureux…

Cette nuit là, c'était la veille de mon anniversaire et c'était le plus beau cadeau qu'on pouvait m'offrir. Quand je suis rentrée chez moi au petit matin, impossible de dormir de toute la matinée. J’étais tellement euphorique ! Pourtant j'avais enchaîné deux gardes de nuit, donc ça n’était vraiment pas la fatigue qui manquait. J’avais un sourire collé au visage et carrément mal aux joues.

J’ai fait de beaux rêves ce jour là…

 

J'espère que ce témoignage vous a plu et vous a redonné de la force ! Merci beaucoup de m'avoir lue.

N’hésitez pas si vous avez la moindre question.

 

À très bientôt à l’école de sages-femmes !

Edited by mielpops
Link to comment
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.
Note: Your post will require moderator approval before it will be visible.

Guest
Reply to this topic...

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

  • Recently Browsing   0 members

    • No registered users viewing this page.
×
×
  • Create New...